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Une mort à Venise fait des vagues

Après le grave accident de vaporetto survenu le 17 août 2013,
la municipalité a adopté des mesures censées réglementer
la circulation sur les canaux. Mais le lobby des gondoliers résiste.

    C’est la dernière des vingt-six mesures adoptées fin août par les autorités de Venise. Elle est ainsi rédigée : « Introduction de contrôles systématiques pour vériier les aptitudes physiques de tous les conducteurs de bateaux et prévenir l’usage d’alcool et de drogues. » En d’autres termes, les gondoliers auxquels il resterait un peu de capacité pulmonaire après avoir entonné O sole mio pour le plaisir des touristes peuvent être invités à souler dans le ballon… On ne rit pas ! Derrière cette mesure ce cache un drame. Le 17 août, un gondolier, Stefano Pizzaggia, a heurté un vaporetto avec, à son bord, une famille d’Allemands. L’accident, survenu près du célèbre pont du Rialto qui enjambe le Grand Canal, a provoqué la mort de Joachim Reinhard Vogel, professeur de droit pénal à l’université Ludwig-Maximilians de Munich, écrasé entre es deux embarcations. Une semaine plus tard, après qu’une délégation de gondoliers se fut rendue aux obsèques du professeur, les analyses révélaient que Stefano Pizzaggia manoeuvrait son frêle esquif sous l’emprise de drogues diverses : cocaïne et haschisch. Il est inculpé d’« homicide par imprudence ». L’afaire de cette nouvelle mort à Venise, amplement relayée par la presse internationale qui avait peu de chose à se mettre sous la dent dans la torpeur de l’été, a fait grand bruit sur la lagune et mis en évidence la dangerosité de la circulation sur les canaux. Obnubilés à juste titre par le problème des 660 grands navires qui croisent chaque année devant la place Saint-Marc, les Vénitiens avaient ini par oublier que les petits bateaux peuvent aussi être un souci.

Pour en convaincre l’opinion, Manuel Vecchina, qui se présente comme « un citoyen amoureux de sa ville », s’est posté le 2 septembre, de 8 h 44 à 18 h 47 précisément dans les parages du pont du Rialto pour prendre 3 062 clichés qu’il a ensuite montés selon le système du Time-lapse dans une vidéo de cinq minutes. Le procédé est éclairant. Sous l’arche du pont de 28 mètres de large, on voit se croiser et s’eleurer comme dans une fourmilière 1 615 embarcations, dont 700 taxis, 219 vaporetti, 209 gondoles, 10 ambulances, 2 bateaux de pompiers, 7 vedettes de carabiniers… Cette vidéo a été vue 20 000 fois sur YouTube et les sites Internet des journaux qui l’ont reprise. C’est donc pour tenter de mettre un peu d’ordre que la mairie de Venise a accouché des 26 points de son nouveau plan de circulation. Outre les « contrôles inopinés » pour les gondoliers, les livraisons, le ramassage des ordures, la circulation des gondoles et des taxis devraient être réglementés plus drastiquement dans des plages horaires précises. Des aménagements sont prévus pour revoir les zones d’embarquement des passagers. Il sera désormais interdit de doubler sur certaines zones du Grand Canal.

Mais ces mesures ne convainquent pas complètement Manuel Vecchina. Pour lui, la cité des Doges est aux mains de lobbies. Et de citer les taxis, les gondoliers, les hôteliers et les transporteurs privés qui se moquent de la sécurité sur les canaux comme de leur première pagaie du moment que les touristes aluent par millions et qu’ils peuvent « vendre Venise comme une carte postale ». « La municipalité n’a pas le courage de faire face », poursuit Manuel Vecchina. Selon lui, « seule une programmation raisonnée du nombre de touristes admis en une journée dans la ville pourrait permettre de diminuer le traic et rendre à Venise un peu de son lustre et de sa magie d’antan »

Philippe Ridet (Le Monde Magazine)

   

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