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Le palais oublié de Napoléon à Venise

Un nouveau palais vénitien à visiter.
Une réalisation gérée par le Comité français pour la sauvegarde de Venise.

Article dans Le Monde: 
Les Vénitiens l’ignorent. Le Guide bleu n’en dit mot: la Sérénissime a un palais royal. Ce palais, Venise le doit à Napoléon. Situé place Saint-Marc, face à la Basilique, il est ouvert, depuis le 10 juillet, pour la première fois au public. Ignorance? Plutôt «mépris de l’art composite du XIXe siècle dont le palais est une encyclopédie. Une espèce de conspiration du silence », répond Jérôme Zieseniss, président du Comité français de sauvegarde de Venise, qui a conduit et financé sa restauration pour 2,5 millions d’euros.

«Nous nous sommes attaqués à quelque chose dont plus personne ne connaissait l’existence: un palais oublié, d’origine napoléonienne, habité cinquante ans par les Habsbourg puis les Savoie qui, dans leur dernière période, se sont compromis avec le fascisme. Il a été démembré à la fin de la monarchie. Une partie de l’édifice, donnée à la ville, est devenue le Musée Correr. L’autre fut occupée par neuf administrations avec une totale désinvolture », précise l’historien d’art, qui vit à Venise depuis vingt ans.

Napoléon est, en 1807, à Venise. L’empereur modernise la ville, crée un cimetière sur l’île Saint-Michel, l’hôpital, la préfecture, une cour d’appel, des jardins… et se fait construire un palais. Il veut disposer d’un bel ensemble architectural pour loger son administration et la cour lors de ses déplacements. Eugène de Beauharnais, son beau-fils, vice-roi d’Italie, est chargé du projet. La décoration est confiée à Giuseppe Borsato, disciple de Percier et Fontaine, les pères du style Empire… Le palais sera achevé en 1836, sous l’occupation autrichienne.

Jérôme Zieseniss a bataillé douze ans pour convaincre les administrations vénitiennes de vider les lieux. Les néons avaient remplacé les lustres d’origine dont il a fait faire des copies. Les plafonds aux fresques néoclassiques ont retrouvé leur éclat. Les soies brochées ont été retissées à l’identique aux frais de Rubelli, célèbre tisserand vénitien.

Restait à traquer les meubles oubliés au fin fond des réserves. Une gageure. Enfoui sous des monceaux de chaises, le ravissant lit de repos en bois doré, à l’antique, d’Eugène de Beauharnais, a été déniché une semaine avant la fin des travaux.

 Sissi domine

Dans le décor précieux des petits appartements en enfilade sur le bassin de Saint-Marc, le nom de Sissi domine. L’impératrice d’Autriche a 19 ans quand elle débarque, en 1856, avec François- Joseph du yacht Elizabeth.

L’accueil est glacial. Par peur des émeutes, les activistes ont été jetés en prison. Sissi les fait libérer. Dès le lendemain, la foule est en liesse. Sissi aime Venise, elle y vient souvent, sur la route de Corfou, autre villégiature. Son boudoir au plafond égayé d’oiseaux bleu nuit est charmant. C’est son image romantique que la Sérénissime vend aujourd’hui et non pas celle de Napoléon.

L’aile napoléonienne de la place Saint-Marc, comme l’appellent pourtant les Vénitiens, n’était pas répertoriée dans la liste des édifices à sauver. Giorgio Orsoni, le maire, le dit tout net: «Je n’ai plus les moyens d’assurer l’entretien du patrimoine public de la ville. Depuis 2009, le versement des 100 millions d’euros annuels de la loi spéciale sur les monuments a été interrompu. On a besoin de 120 millions d’euros, rien que pour les églises, les clochers et les principaux édifices. Le campanile de Torcello est en grand danger.»

C’est Prada, par exemple, qui finance la restauration du Palais ducal. Mécénat en échange duquel la firme accroche, durant deux ans, une gigantesque bâche publicitaire sur la façade de la bibliothèque Marciana, le long du Grand Canal, pour vanter ses produits.

Rien de tout cela pour le palais napoléonien. De très discrètes plaques de laiton gravées indiquent les noms des donateurs dans chacune des pièces parrainées.

Reste à trouver 1,5 million d’euros pour l’appartement délabré de l’empereur. Pour boucler l’affaire, Jérôme Zieseniss et son complice Matteo Corvino, le grand manitou des fêtes vénitiennes, multiplient dîners de gala et soirées musicales payantes au profit du palais de Napoléon. Avec succès.

Défiguré durant des décennies par des bureaux de la ville, le bâtiment du XIXe siècle, place Saint-Marc, ouvre ses portes au public après sa restauration.

Florence Evin

Article dans Le Monde daté du 17 juillet 2012

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