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Le dernier film de Tsai Ming-liang à la Mostra

L'article de Frank Nouchi, dans le Monde du 6 septembre :

A la Mostra de Venise, «Stray Dogs», du maître taïwanais, submerge par sa beauté hypnotique

Il pleut à torrents. Un véritable déluge. Les arbres ploient sous la force du vent. Dans la nuit,un homme éprouve les pires difficultés à conduire ses deux enfants vers une barque amarrée en contrebas. Il les agrippe, tente de les faire monter à bord, quand une vieille femme vient à leur rescousse. Nichée au coeur de Stray Dogs, le nouveau film de Tsai Ming-liang, présenté mercredi 4 septembre en compétition à Venise, cette séquence, l’une des plus belles qu’il nous ait été donné de voir au cours de cette 70e Mostra, fait penser à un passage fameux de La Nuit du chasseur, lorsque le frère et la soeur, aux prises avec Robert Mitchum, parviennent à s’échapper sur un bateau.

Pour autant, Stray Dogs n’est pas un remake du film de Charles Laughton. Dix-neuf ans après Vive l’amour, qui avait obtenu le Lion d’or à Venise, il s’agit d’une des oeuvres les plus épurées et radicales qu’ait jamais tournées le maître du cinéma taïwanais.

Tsai Ming-liang est de retour à Taïpeh, la ville qui servit de décor à ses premiers films (Rebel of the Neon God, Vive l’amour, The River, The Hole). D’emblée, le premier plan semble interminable: assise au bord d’un lit dans lequel dorment deux enfants, une femme se coiffe. Décors magnifiques dans les gris-beige, splendeur du cadre. Pas de doute, nous sommes chez Tsai Ming-liang.

Les plans s’enchaînent dans une discontinuité désarmante. Inutile de chercher une trame, une ébauche de scénario, le propos, le geste, est ailleurs, aux confins du cinéma, de l’installation artistique et de la photographie. Cinéaste sensoriel – il convoque tous nos sens y compris l’odorat et le goût –, Tsai Ming Liang se fait cinéaste de la temporalité. Les plans, plus beaux les uns que les autres – un simple rayon de supermarché se transforme par la magie de sa caméra en une photo animée d’Andreas Gursky –, durent ce que dure l’action qui s’y déroule. Un homme mange une cuisse de poulet ? La séquence durera le temps qu’il lui faut pour avaler ce qu’il y a dans son assiette.

Au début, cela peut dérouter. Et puis, pour peu que l’on se laisse submerger par la beauté hypnotique des images et la précision inouïe du son, l’expérience cinématographique commence à prendre tout son sens. Ce père qui vit seul avec ses deux enfants dans des habitations de fortune, qu’a-t-il d’autre à faire sinon manger, dormir, pisser et errer sans fin dans les rues de Taïpeh ? Au mépris de toute forme de structure narrative, Tsai Ming liang choisit de filmer cette détresse pour finalement la transcender en oeuvre d’art. Et quand enfin arrive le dernier plan – près de 20 minutes fascinantes durant lesquelles un homme et une femme observent en silence une peinture murale –, on se dit que, pour la première fois peut-être au cinéma, le temps vient de s’arrêter.
[...]

Franck Nouchi

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