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Venise, Tintoret, l'art contemporain


Si vous voulez lire des choses intelligentes sur Venise régulièrement, lisez L'INFINI, revue littéraire dirigée par Philippe Sollers, et dont le secrétaire, Marcelin Pleynet, est aussi un amoureux de Venise. Dans chaque numéro ou presque, il est fait mention de la merveilleuse ville, éclairée par un point de vue particulier.

Dans le No 121 - hiver 2012, un écrivain d'art du nom de Lionel Dax, nous livre son Journal de Venise pour juillet 2011, intitulé Conversation avec Tintoret. Il est là pour visiter la Biennale, bien sûr, cette Biennale 2011, au milieu de laquelle le conservateur Bice Curiger a décidé de transporter trois toiles de Tintoret : la Cène, la Création des animaux et le Transfert du corps de saint Marc, dont le présence au milieu de tout cet art contemporain ne s'explique pas vraiment en tant que "peintre de la lumière", en tant qu'"outsider" en son temps. So what, a-t-on envie de dire!

Lionel Dax passe en revue les ennemis français de Venise, ceux que la ville met mal à l'aise : Maurice Barrés, Jean-Paul Sartre et Régis Debray. Allez lire ce numéro de l'Infini (pages 91-105), vous y trouverez leurs raisons et leurs exégèses. C'est pour autre chose que je cite cet article et cette revue.

C'est pour les doutes de l'auteur concernant l'art contemporain, que je partage entièrement. Les artistes contemporains m'apparaissent rivaliser surtout d'astuce et d'ironie dans le regard qu'ils posent sur la réalité, dont ils nous font un bien horrible et répétitif tableau. Pourquoi ne voient-ils que la laideur ? Tous ! Ils ne sont en rien des outsiders, ils sont des conformistes. Les tableaux du Tintoret "sont là pour provoquer au coeur du monde contemporain tous les artistes d'aujourd'hui qui ont délibérément choisi de laisser de côté toute une histoire de la peinture, pensant que le moderne doit essentiellement naître du moderne." (p.94)

Exactement ! Je me souviens qu'en 1970, alors que j'étais critique d'art au Devoir (quotidien de Montréal), lorsque j'ai vu la première exposition d'art conceptuel, dans une galerie de la rue Crescent, j'ai su sur le champ que cette forme d'art était un cul de sac. Puis les "installations" qui en ont émané par la suite n'ont plus fait que porter un regard ironique sur la réalité, de plus en plus ironique et ce d'autant plus qu'ils ne voient jamais d'issue et que toute beauté est niée ou négligée, ce qui est pire et n'a aucun sens.

Je me suis toujours demandé au nom de quoi le moderne doit naître du moderne ! Pourquoi faut-il que le traitement de la lumière dans telle toile de Tintoret fasse penser à celui des jeux vidéos ? Ne serait-il pas plus intéressant et magnifiquement probant de peindre des aspects de notre monde contemporain avec les techniques et la maîtrise de Manet, de Tintoret, de Cézanne ? Ce serait enivrant !

(Prenez Manet par exemple, le "révolutionnaire en redingote", comme dit une biographe de lui. Quand ses portraits furent montrés, ils ont choqué précisément pour cela : Manet, pur classique, puise à la source des maîtres anciens, les Espagnols notamment, Vélasquez en tête. Mais il en fait une oeuvre personnelle, un plaisir nouveau de peinture, en quittant les sentiers battus des conventions alors en vigueur. Au lieu de fondre délicatement les passages de l’ombre à la lumière, Manet procède par des découpages à vif, qui durent avoir le même effet sur ses contemporains que la première vision des collages cubistes quelques décennies plus tard.)

Visite de Lionel Dax à la Biennale : "L'Arsenal d'abord, vastes entrepôts. Venise toujours plus belle, le reste est insignifiant, gadget ridicule, installations ludique et crues, vacuité au fond. Aucune pensée profonde, peu de beauté. tous ces artistes du jour pensent que Venise est un beau décor pour montrer leurs oeuvres. Mais en réalité, c'est l'inverse. Venise est une oeuvre vivante, éternelle, et leurs oeuvres contemporaines exposées sont les décors à la mode, pauvres et tristes. Demain, il y en aura d'autres, scénographies éphémères du vide et de la déprime mondiale" (p. 93). Dax a des mots durs et exacts concernant tout ce bataclan "condensation de la misère, orgue protestant du capitalisme"...

La Dogana
Je veux terminer ce post par un autre extrait qui me donne raison concernant ma méfiance et ma défiance de l'art contemporain, que j'ai déjà exprimées dans ce blog plusieurs fois. Il s'agit de la sculpture qui se trouve à la pointe de la douane, aménagée par Tadao Ando pour devenir un centre d'art contemporain sous l'impulsion et les millions d'euros de Bernard Arnaud, autre réfugié belge (avec Gérard Depardieu). Dax écrit : "Au bout de la pointe de la Dogana, la crispation absurde et spectaculaire de ce garçon portant une grenouille, accompagné de son garde du corps, un policier italien en tenue et arme de poing. Ce ballet du policier autour de cette horreur blanche et des toyrustes prenant des photos à répétition est une façon de nier, de ridiculiser la fonction symbolique de la Dogana. La laideur est un virus puissant qui semble transmettre à grands frais aujourd'hui l'art content pour rien." On pourrait le dire autrement mais pas mieux.

Sur Lionel Dax : sa revue Ironie ; son blog Interrogation critique ludique.

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Je suis l'un de ceux qui un jour sont tombés amoureux de Venise et je voudrais partager avec vous ma passion et les photos que j'ai prises pendant mes voyages à Venise.
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