tag:blogger.com,1999:blog-79296971299086109012024-02-18T21:00:45.054-08:00Venise Mon AmourSebastianhttp://www.blogger.com/profile/15211216257030055459noreply@blogger.comBlogger112125tag:blogger.com,1999:blog-7929697129908610901.post-41072121938046548402016-02-05T09:38:00.001-08:002016-02-05T09:38:51.230-08:00Venise, récit d’un naufrage annoncé<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
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<b>Venise dévorée par les paquebots</b><br />
<b><br />La cité italienne ne résiste plus à l’afflux grandissant des touristes que déversent chaque jour les monstre des mers</b><br />
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Article publié dans Le Monde samedi 6 février p. 16<br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi0NSLzXV3eD3vwK9aBLmOs-3992TQefWjU9bCkuq3ji966907-ZpQblbcnPbZtdk0qt2h3osVl4GLfhxf8pQm7Uk403PGLnXEVJxVXh5ew3Bg4uYwFxDk_iftD7bOCKInQyxRQiglg23aH/s1600/Venise_Monde+du+samedi+06+f%25C3%25A9vrier+2016.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="188" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi0NSLzXV3eD3vwK9aBLmOs-3992TQefWjU9bCkuq3ji966907-ZpQblbcnPbZtdk0qt2h3osVl4GLfhxf8pQm7Uk403PGLnXEVJxVXh5ew3Bg4uYwFxDk_iftD7bOCKInQyxRQiglg23aH/s320/Venise_Monde+du+samedi+06+f%25C3%25A9vrier+2016.jpg" width="320" /></a>Derrière la carte postale, le rêve se fissure », c’est par ces mots que Linda Bendali ouvre, dans l’urgence, son documentaire sur Venise. La Sérénissime est mise en danger par les 28 millions de touristes qui arrivent à bord des monstres des mers paradant devant la place Saint-Marc. Venise est ce joyau italien de 6 km2, composé de 118 îlots et 177 canaux, réunis par 400 ponts, hérissé de palais gothiques et Renaissance mâtinés d’Orient, couvents et églises, restés dans leur jus.<br />
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Classée Patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1987, la cité bâtie sur pilotis est menacée par ce tourisme de masse déversé chaque semaine par trente paquebots de croisière – 300 m de long, 32 m de large, 60 m de haut – qui font escale au bout du Grand Canal. Provoquant un déplacement d’eau qui a « un effet de pompe sur les vases jusqu’à faire trembler la basilique Saint-Marc », comme le faisait déjà remarquer, en 2012, au Monde, l’ancien maire Giorgio Orsoni.<br />
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La première scène fait frémir : on assiste au demi-tour qu’effectue une de ces villes flottantes devant la place Saint-Marc, pour le seul plaisir des milliers de touristes à son bord. On imagine alors une catastrophe, devant les façades dentelées, minuscules face au monstre qui n’en ferait qu’une bouchée. Un scénario catastrophe rappelant l’accident d’un conteneur dans le port de Gênes, en 2013.<br />
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<b>Dégradations irrémédiables</b><br />
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La petite ville de 56 000 habitants souffre de recevoir tant de monde, et les dégradations sont irrémédiables, comme le montre le documentaire. Le Grand Canal est devenu une autoroute embouteillée par les vaporettos, bateaux à moteur, taxis et gondoles ; lesquels provoquent des ressacs calamiteux pour les palais, dont les fondations de pierre ou de brique sont peu à peu rongées par le sel. Sans compter les 30 000 tonnes de déchets par bateau à évacuer !<br />
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Ce tourisme fournit 30 000 emplois directs, dit le commentaire, mais ne laisse rien, ou si peu aux commerçants. Les échoppes traditionnelles ferment les unes après les autres, laissant la place aux boutiques de souvenirs, made in China, qui écoulent de la bimbeloterie à 5 euros. Le verre soufflé, prétendument de Murano, provient, à 80 %, d’Europe, éventuellement d’Italie, mais pas de la lagune.<br />
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Linda Bendali donne la parole aux Vénitiens, militants en barques à rames, mais aussi aux libraires, guides, conseillers municipaux, artisans et commerçants. Dépités, tous tiennent le même discours. Ils refusent de voir leur cité transformée en parc d’attractions, une ville fantôme vidée de ses habitants. Et veulent redonner à Venise une dimension humaine. Parmi leur combat : la sauvegarde du dernier hôpital menacé : « Fermer un hôpital, c’est condamner à mort la population », affirme Matteo Secchi, du collectif Venessia. com, en commentant le convoi funèbre fictif mis en scène pour se faire entendre.<br />
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« Sauver Venise », l’enjeu n’est pas nouveau. Mais plus la situation s’aggrave, plus nombreux sont ceux qui crient au loup sans que rien ne change. Le documentaire met une nouvelle fois l’accent sur l’urgence. La mesure limitant le tonnage des paquebots à la lagune, à 40 000 tonneaux, selon une directive du gouvernement italien, n’a jamais été appliquée : ils sont deux à trois fois plus puissants. En octobre 2015, une mission de l’Unesco « pri[a] instamment l’Etat italien, avec un document légal, d’interdire l’accès à la lagune aux gros navires et aux cargos ».<br />
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Florence Evin<br />
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<b>Venise, récit d’un naufrage annoncé,</b><br />
<b>documentaire de Linda Bendali<br />(Fr. 2016, 50 min.)</b><br />
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<br />Sebastianhttp://www.blogger.com/profile/15211216257030055459noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7929697129908610901.post-84436096340459953922015-01-12T12:54:00.004-08:002015-01-12T12:54:47.768-08:00Laisse les paquebots à Venise <br />
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Ils ont encore de beaux jours devant eux. Les paquebots qui croisent, l’été, dans la lagune de Venise pourront continuer de naviguer dans le canal de la Giudecca, à la grande joie des croisiéristes, qui voient se dessiner les coupoles et les campaniles de la Sérénissime comme s’ils étaient accoudés à la terrasse d’un immeuble de 15 étages. Et au désespoir des riverains et des associations de sauvegarde de l’environnement, qui rappellent que chacun de ces mastodontes pollue autant que 14 000 voitures. Le tribunal administratif régional de Vénétie, saisi par des sociétés portuaires et les représentants de leurs 5 000 salariés, a annulé le décret adopté par le gouvernement Monti interdisant, à compter du 1er janvier 2015, le transit des navires de plus de 96 000 tonnes par le bassin de San Marco. Les juges ont estimé que cette décision prise au lendemain du naufrage du Costa-Concordia, le 13 janvier 2012, au large des côtes toscanes, ne pouvait s’appliquer tant qu’un « parcours alternatif » n’avait pas été décidé. Le ministère des transports a fait appel.<br /><br /> Plusieurs routes sont à l’étude. L’une d’elles contourne la passe du Lido. Or il faudrait excaver près de 6,5 millions de tonnes de boue. La construction d’un nouveau terminal portuaire offshore est aussi envisagée. Ces solutions se heurtent à de lourds obstacles dans une ville encore traumatisée par le scandale de corruption lié à la construction des digues mobiles, ce qui lui vaut le triste honneur d’être placée sous administration préfectorale. Toutes les hypothèses qui permettraient d’empêcher qu’un jour ou l’autre l’un de ces géants des mers ne s’échoue à l’entrée du Grand Canal sont ensablées dans les bureaux des ministères. Si les salariés et les responsables des sociétés de croisières sont ravis du délai qui leur est accordé, le représentant de l’Italie à l’Unesco, Giovanni Puglisi, se dit « désolé ».<br /><br /> Pour Gian Luca Galletti, ministre de l’environnement, « la lagune est toujours un patrimoine qu’il faut défendre ». Dans un entretien à La Repubblica du 10 janvier, il explique que « tout peut être résolu en deux ans » : « Je compte sur l’ouverture d’une nouvelle route et sur un accord consensuel entre les compagnies de navigation pour qu’elles réduisent d’elles-mêmes leur trafic ». Rien n’est moins sûr… Deux millions de touristes découvrent chaque année Venise en arrivant par la mer.<br /><br /> Philippe Ridet (rome, correspondant)<br />
Le Monde - 13 janvier 2015<br />
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<br />Sebastianhttp://www.blogger.com/profile/15211216257030055459noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-7929697129908610901.post-81683436783578589992014-11-22T18:06:00.002-08:002014-11-22T18:07:41.572-08:00Laisse tes valises à Venise...LES VÉNITIENS NE SUPPORTENT PLUS LE BRUIT<br />
DES ROULETTES DES VALISES SUR LES PAVÉS <br />
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Le Monde, 23 novembre 2014<br />
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Vittorio Zappalorto, « commissaire extraordinaire » chargé de la gestion de la commune de Venise après la démission, au printemps, du maire Giorgio Orsoni, impliqué dans un scandale politicofinancier lié à la construction des digues géantes (projet MOSE), menait une vie bien ordinaire. Jusqu’à ce qu’un quotidien local publie en manchette, jeudi 20 novembre : « Venise, la révolution des valises à roulettes ».<br />
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On peut lire dans l’article que le bruit de mitraillette produit par le frottement des trolleys sur les pavés serait devenu insupportable aux oreilles des Vénitiens, notamment de ceux qui vivent à proximité des hôtels, c’est-à-dire un peu tout le monde. Que la municipalité conseille désormais aux visiteurs de faire monter sur leurs bagages des roues de caoutchouc ou bien gonflées d’air. Qu’il en va de la santé des calle et des ponts, et de celle des 50 000 résidents de la cité lacustre. Que les amendes pour les contrevenants seraient déjà prévues : entre 100 et 500 euros. Prudemment, l’application de cette ordonnance sera laissée au prochain maire, qui sera élu en mai 2015…<br />
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Comme tout ce qui concerne Venise – « agressée », comme dit le commissaire, par 23 millions de touristes par an – intéresse la Terre entière, l’info a été vite relayée dans la presse nationale et internationale.<br />
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Déjà les questions affluent dans toutes les langues. Devra-t-on changer ses roues à la sortie de l’aéroport Marco Polo, de la gare maritime et de la gare centrale dans des sortes de stands comme sur les circuits de formule 1 ? Où pourra-t-on faire rechaper ses roulettes originales ? Comment est calculé le montant de l’amende ? Au poids des bagages ? Aux nombres de décibels produits ? Quel vigile sera assez courageux pour aller la réclamer ? « C’est une blague ? », s’interroge un touriste dans une vidéo trottoir diffusée sur le site du quotidien Il Gazzettino. « Bravo, c’est une vraie nuisance », applaudit un Vénitien.<br />
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Devant le risque d’internationalisation du conflit, Vittorio Zappalorto a argué qu’on l’avait mal compris. Dans un communiqué de mise au point envoyé vendredi à toutes les rédactions par la Ca’ Farsetti (la mairie de Venise), il fait savoir qu’il ne s’agit que d’un projet, et qu’il concerne les voitures à bras et autres charrettes, seuls véhicules capables de faire transiter les marchandises, arrivées par bateau, sur la terre ferme.<br />
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« Toutefois, conclut-il avec à-propos, si ce faux scoop peut encourager une entreprise pour trouver des solutions aux problèmes des valises à roulettes, cela sera un bien pour la sauvegarde de notre patrimoine, pour la tranquillité des touristes eux-mêmes et des résidents. » Allez, on reprend en choeur : « Laisse tes valises à Venise… on est si bien. »<br />
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Philippe Ridet (Rome, correspondant)<br />
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Sebastianhttp://www.blogger.com/profile/15211216257030055459noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-7929697129908610901.post-5452222079719713692014-10-28T11:01:00.001-07:002014-10-28T11:03:37.928-07:00Douze projets de films<b>Les douze projets de films...</b><br />
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<a href="http://labiennale.org/img_din/UXYBDAHLVU83014.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="http://labiennale.org/img_din/UXYBDAHLVU83014.jpg" height="200" width="200" /></a><br />
...qui ont été présentés à la troisième édition de Biennale College - Cinema:<br />
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http://www.labiennale.org/it/cinema/news/13-10.html<br />
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http://www.labiennale.org/en/cinema/news/13-10.html (en anglais) <br />
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<br />Sebastianhttp://www.blogger.com/profile/15211216257030055459noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-7929697129908610901.post-44383032310897686342014-07-27T12:29:00.001-07:002014-07-27T12:29:20.932-07:00L’Amour vénitien Trouvé sur le site de Marcelin Pleynet :<br />
http://www.marcelinpleynet.fr/index.php/textes/<br />
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<b>L’Amour vénitien </b><br />
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<a href="http://www.marcelinpleynet.fr/files/4812/6607/7810/img048%20NB%20venise%20copie.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="http://www.marcelinpleynet.fr/files/4812/6607/7810/img048%20NB%20venise%20copie.jpg" /></a>Venise ne sera jamais tout à fait une ville comme les autres et nous n’en partagerons jamais tout à fait le charme. Sans doute y apportons-nous toujours un peu plus que ce qui nous conduit dans une autre ville ; et cela même nous isole et nous divise. Cette passion singulière qu’exige Venise, n’est jamais assez vraie,<br />n’est jamais assez grande, parce qu’elle est de la finalité d’un voyage ; ce voyage fût-il celui de la vie. Pour s’accorder à Venise il faudrait ne pas venir y chercher ce qui s’y trouve, et sans doute d’abord ne pas trouver ce que l’on y apporte. Venise ne nous propose pas une rencontre mais une séparation ; non pas « une arrivée », mais un départ. Le « charme » de Venise tient aussi pour nous à ce qu’installés dans nos certitudes, dans nos inquiétudes, dans nos passions, nous n’y arriverons jamais. Nous n’y arriverons jamais faute de savoir quitter l’espace et le temps qui nous quittent. C’est me semble-t-il ce dont témoignent, en clichés, cet ensemble de souvenirs poétiques : je ne suis pas amoureux de Venise, je suis amoureux d’une lumière, d’un éclat, d’un départ, je suis « amoureux de l’amour ».<br />
<br />L’Amour vénitien, Carte blanche, 1984.<br />
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<br />Sebastianhttp://www.blogger.com/profile/15211216257030055459noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-7929697129908610901.post-42863271208171501602014-07-26T07:15:00.002-07:002014-07-26T07:15:20.832-07:00La Mostra s’ouvrira par le nouveau film d’Iñárritu<br />
25 juillet 2014 | Agence France-Presse | Cinéma<br /><br />La Mostra de Venise, du 27 août au 6 septembre, ouvrira sa 71e édition avec le nouveau film du Mexicain Alejandro Iñárritu, <i>Birdman</i>, pour un festival très francophile, ont annoncé jeudi les organisateurs à Rome.<br />
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Le film d’ouverture sera l’occasion de voir défiler sur le tapis rouge Michael Keaton, Zach Galifianakis, Edward Norton, Emma Stone et Naomi Watts.<br /><br />
Au total, vingt longs-métrages, dont quatre productions françaises et autant d’américaines, concourront pour le Lion d’or, qui sera décerné par un jury présidé par le compositeur français de musique de film Alexandre Desplat.<br /><br />« Il n’est pas question d’une photographie de l’instant présent, mais de réussir à voir les choses d’une autre manière, de percevoir ce qui s’avère invisible, ce qui reste peu clair », a expliqué le directeur du festival, Alberto Barbera.<br /><br />Comme d’habitude, la programmation de la Mostra mélange vétérans du cinéma et jeunes réalisateurs pleins de promesses. Parmi les films très attendus, un <i>Pasolini</i> de l’Américain Abel Ferrara, qui contera la vie du poète italien, marxiste et homosexuel, assassiné en 1975. Coproduction italo-franco-belge, ce drame biographique réunira les acteurs Daniel Dafoe, Riccardo Scarmarcio et Maria de Medeiros. Autre coproduction attendue, le dernier film du Turc Fatih Akin, <i>The Cut</i>, qui aura pour héros le Français Tahar Rahim (Le prophète). <br /><br />La France présentera <b><i>Le dernier coup de marteau</i></b> d’Alix Delaporte, <i><b>Loin des hommes</b> </i>de David Oelhoffen, un film qui se déroule durant la guerre d’Algérie avec Viggo Mortensen comme protagoniste principal, et <b><i>Trois coeurs</i></b> de Benoît Jacquot, avec une distribution quatre étoiles : Benoît Poelvoorde, Charlotte Gainsbourg, Chiara Mastroianni et Catherine Deneuve. Coproduction franco-belgo-suisse, <b><i>La rançon de la gloire</i></b> de Xavier Beauvois réunira presque les mêmes acteurs puisque Benoît Poelvoorde et Chiara Mastroianni figurent au générique.<br /><br />« La guerre qui nous menace de façon dramatique est tellement un thème récurrent qu’elle est représentée dans la plupart des films que j’ai visionnés et qui font partie de la sélection », a expliqué M. Barbera, citant <i>Good Kill</i> de l’Américain Andrew Nicol. Ce film raconte les dilemmes éthiques et moraux d’un père de famille, joué par Ethan Hawke, qui pilote à distance des drones militaires. <br /><br />Le cinéma italien, récompensé cette année aux Oscar grâce à <i>La Grande Bellezza</i> de Paolo Sorrentino, sera représenté par trois longs-métrages :<b> <i>Il Giovane Favoloso</i></b>, de Mario Martone, <b><i>Anime Nere</i></b> de Francesco Munzi et <b><i>Hungry Hearts</i></b> de Saverio Costanzo.<br />
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<br />Sebastianhttp://www.blogger.com/profile/15211216257030055459noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7929697129908610901.post-4481455631123791992014-07-13T16:22:00.001-07:002014-07-13T16:23:51.655-07:00Venise - Les digues corrompues<br />
<b>Détails sur le plus grand scandale de corruption de ces vingt dernières années en Italie: «Moïse», le projet de digues mobiles devant préserver la Sérénissime de la montée des eaux, était au coeur d’un système de surfacturations.</b><br />
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Article du Monde, dimanche 13- lundi 14 juillet 2014, p. 15, par Jérôme Gautheret<br />
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Venise est touchée au coeur, mais ces blessures-là ne se voient pas toujours. En ce début d’été, les bateaux géants continuent de déverser chaque jour leurs milliers de touristes aux abords de la place Saint-Marc, et les hôtels de la Sérénissime, en pleine Biennale d’architecture, affichent complet. Au centre de la ville, parmi les milliers de passants qui traversent chaque jour le pont du Rialto, rares sont ceux qui s’attardent sur l’imposant bâtiment ocre qui lui fait face, le Palazzo X Savi, le «Palais des dix sages». Moins spectaculaire que ses voisines du Grand Canal, cette longue bâtisse harmonieuse du XVIe siècle bordée d’arcades, dont les environs sont livrés au commerce florissant des marchands de souvenirs, n’a pas grand-chose pour attirer le regard. Pourtant, c’est vers elle que l’Italie tout entière tourne depuis un mois des yeux incrédules. Le palais abrite le siège du Magistrato alle Acque, une institution créée en 1501, sans laquelle rien ne se fait à Venise, et qui se trouve touchée par le plus grand scandale de corruption de ces vingt dernières années. L’arrestation, le 4juin, de 35 personnes, dont le maire de Venise, a plongé les habitants dans la stupeur. «Au moins, au temps des doges, quand un magistrat fautait, on lui coupait la tête», s’agace un habitant en montrant du doigt la façade.<br />
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Les Vénitiens sont tout sauf naïfs, ils sont même les premiers à plaisanter sur la corruption institutionnalisée qui sévit dans leur ville. Cette fois, leur colère vient de ce que l’ampleur du système mis au jour par les enquêteurs dépasse l’entendement. Et aussi du fait que l’objet du délit est un projet scruté par le monde entier, le chantier de digues censé mettre ce joyau du patrimoine italien à l’abri des inondations qui menacent sa survie.<br />
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Venise trahie par ce qui doit la sauver… L’ironie de la situation n’échappe à personne. Et parmi les puissants, nul –ou presque – n’est épargné. Des responsables politiques, des magistrats, des entrepreneurs, des financiers et même un général de corps d’armée à la retraite… Le coup de filet contre la «sérénissime clique du Nord-Est», selon l’expression du quotidien local, Il Gazzettino, rassemble tous les corps de métier. Depuis ce 4 juin, les journaux consacrent plusieurs pages par jour au scandale. On parle de réunions secrètes, d’enveloppes de liquide échangées au grand jour, dans les restaurants de la ville… Dans les cafés où les habitants se retrouvent, les langues des mieux informés se délient, en échange de l’anonymat le plus strict. Car Venise est une ville-monde, avec plus de 20 millions de visiteurs par an, mais c’est aussi un village fermé, jaloux de ses secrets et de ses affaires privées. Même quand elles se trouvent exposées à la face du monde.<br />
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Le coeur du délit, donc, est le Magistrato alle Acque. Une institution rattachée au ministère des travaux publics, totalement indépendante de la mairie et chargée de veiller sur la lagune. Plus précisément, un groupement d’entreprises privées qu’elle a constitué par loi spéciale en 1984, le Consorzio Venezia Nuova (CVN), qui avait la haute main sur la répartition des chantiers publics, et se trouve aujourd’hui accusé d’être à l’origine d’un système de surfacturations géantes.<br />
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Au centre du système, on trouve une entreprise industrielle, Fratelli Mantovani, qui s’est assuré une part dominante dans le CVN. Avec 40% de cette structure, elle était en mesure de faire la pluie et le beau temps sur la lagune. Et elle ne s’est pas privée d’en tirer de juteux bénéfices.<br />
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C’est à partir de l’arrestation de son administrateur délégué, Piergiorgio Baita, en février 2013, que l’enquête, lancée en 2008, a décollé. Pour obtenir une peine réduite, l’ingénieur, directeur opérationnel de Mantovani, a décrit en détail la mécanique infernale mise en place autour des digues mobiles, afin de gonfler les marges sur chaque chantier, en échange de juteuses commissions. Une fonctionnaire de la province de Vénétie, Claudia Minutillo, achèvera de donner à l’affaire un tour plus politique – et vaudevillesque: secrétaire particulière de l’ancien ministre Giancarlo Galan (Forza Italia), alors gouverneur de la Vénétie, la jeune femme, changée d’affectation à la demande de l’épouse de son patron, a semble-t-il facilité le travail des enquêteurs au point de mettre au jour un système de commissions occultes ayant rapporté à son ancien supérieur… un million d’euros par an. La chute de Silvio Berlusconi prive Galan d’une précieuse protection, l’enquête avance à grands pas.<br />
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En juin 2013, les enquêteurs remontent jusqu’à Giovanni Mazzacurati, dirigeant pendant près de trente ans du consortium et deus ex machina des travaux sur la lagune, qui, s’il ne semble pas s’être directement enrichi, a couvert tout le système. Dès lors, le coup de filet du 4 juin 2014 n’était plus qu’une question de temps. Le grand déballage pouvait commencer.<br />
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Mais pouvait-il en être autrement? Le système mis en place n’était-il pas intrinsèquement pervers ? «A partir du moment où beaucoup de grands noms du capitalisme italien étaient membres du Consorzio et que les mêmes posaient leur candidature pour les appels, ils étaient à la fois prestataires et donneurs d’ordre. Dès lors, comment peut-on s’étonner que ça ait dérapé? », s’interroge un habitant de la ville, qui eut plusieurs fois affaire au CVN. Et notre homme de rappeler, pour illustrer son propos, une anecdote remontant à 2007 et qui avait provoqué l’hilarité dans la région: la dépollution d’un terrain de ball-trap appartenant à un petit agriculteur, tombé dans la juridiction du CVN, car situé au bord de la lagune, avait été confiée à Fratelli Mantovani pour un total de 6 millions d’euros. Des experts indépendants avaient conclu que le prix juste tournait plutôt autour de 400 000…<br />
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De fait, le CVN semble avoir été conçu dès l’origine pour favoriser les surfacturations, lesquelles permettent en retour le versement de commissions, assurant la participation aux bénéfices (et donc le silence) de chacun. «Au fond,c’est un mécanisme vieux comme le monde, poursuit notre observateur. Il y a des dizaines de petits “consorzio” dans la ville, comme partout, d’ailleurs…»<br />
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L’affaire a changé d’échelle avec le lancement d’un chantier hors du commun, baptisé MOSE. Un acronyme de Modulo sperimentale elettromeccanico, ou Module expérimental électromécanique, formant le nom italien du prophète Moïse – rien que ça –, pour un projet visant à stopper les eaux de l’Adriatique lorsqu’elles dépassent une certaine hauteur afin de mettre un terme au phénomène de l’acqua alta, dont la répétition menace l’existence de la ville. Une chimère dont la complexité a souvent poussé les experts à douter de sa faisabilité, depuis sa mise en chantier en 2005, et dont le coût, estimé à 2 milliards d’euros au lancement des travaux, a dérapé jusqu’à frôler les 6 milliards, alors que la mise en place des digues, sans cesse repoussée, n’est plus attendue avant 2016. L’administrateur délégué du CVN, Piergiorgio Baita, estime la marge des entrepreneurs sur ce chantier à 50%, contre 10% d’ordinaire, et évalue les sommes détournées à une centaine de millions d’euros par an.<br />
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Sur les trois passes séparant la lagune de l’Adriatique,et par lesquelles circulent chaque jour plus de 2 millions de mètres cubes d’alluvions, les ouvriers continuent à s’activer. Des centaines de mètres de côte ont été bétonnés, des îles artificielles construites : la passe du Lido, qui pendant des siècles avait été l’entrée obligée pour les voyageurs, est méconnaissable.<br />
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Le système de digues mobiles a beau avoir été testé à plusieurs reprises, pour des résultats jugés satisfaisants, la plupart des Vénitiens restent sceptiques. Et beaucoup en viennent à craindre que ce chantier ne se termine en fiasco technologique. Sur le plan politique, les dégâts sont considérables. Le maire, Giorgio Orsoni, qui n’était pas partie prenante du consortium mais siégeait aux réunions comme observateur, a reconnu avoir touché 550 000 euros, qu’il affirme avoir reversés au Parti démocrate (PD). Condamné par la justice à quatre mois de réclusion et une amende, une peine que le ministère public lui-même reconnaît «minime» mais préfère à une sentence plus lourde «qui risquerait d’être prescrite», renié par le président du conseil, Matteo Renzi, qui a promis l’exclusion du PD pour tout responsable du parti impliqué dans l’affaire, Orsoni suit désormais les derniers développements depuis son domicile, où il est consigné.<br />
<br />
Le scandale du MOSE éclaire d’un jour nouveau les réserves émises par son prédécesseur, Massimo Cacciari, maire de la ville de 1993 à 2000, puis de 2005 à 2010, et principal opposant au chantier. Ce philosophe de formation, qui enseigne toujours à l’université de Milan, lui reprochait son coût faramineux et son utilité discutable (le dispositif ne devrait servir que quelques fois dans l’année). Il dénonçait aussi le fait que, en mobilisant de précieuses ressources, le projet privait la ville des moyens nécessaires pour de nombreuses opérations de sauvegarde et d’entretien, tout en empêchant la mise en place de mesures incitatives pour mettre un terme à l’exode des Vénitiens, qui quittent le centre-ville au rythme de plusieurs centaines d’habitants par an afin de gagner la terre ferme.<br />
<br />
Après tout, à quoi bon sauver une ville si elle se vide? Lorsqu’on demandait à Massimo Cacciari ce qu’il fallait faire contre l’acqua alta, le maire avait une réponse toute faite: «Il suffit d’acheter des bottes.» On en trouve de très pratiques derrière la place Saint-Marc, pour 10 euros la paire.<br />
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Jérôme Gautheret<br />
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<br />Sebastianhttp://www.blogger.com/profile/15211216257030055459noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7929697129908610901.post-27192558413690178792014-06-08T13:21:00.001-07:002014-06-08T13:21:13.049-07:00 Scandale à Venise <b>Scandale à Venise lié à la construction de digues de protection. </b><br /> <br />
<b>Arrêtés, le maire de la Sérénissime ainsi que de nombreux élus auraient touché des pots-de-vin.</b><br /><br />
Article de Ph. Ridet dans <i>Le Monde </i><br />
<br /> Les 78 digues flottantes en cours de construction au large de Venise étaient censées protéger la Sérénissime des grandes marées; mercredi 4juin, elles ont en partie cédé, laissant passer les vagues d’un nouveau scandale politico-financier. Un de plus. A l’aube, les gendarmes financiers ont interpellé 35 personnes, soupçonnées de corruption, de trafic d’influence et de blanchiment dans le cadre des gigantesques travaux de ce projet baptisé MOSE (Moïse en italien), pour MOdulo Sperimentale Elettromeccanico.<br /><br /> Parmi les 100 personnes mises en examen, figurent le maire de Venise,Giorgio Orsini (Parti démocrate, PD, centre gauche), placé en résidence surveillée, et l’ancien gouverneur pendant quinze ans de la région, Maurizio Galan (Forza Italia, droite), encore protégé par son immunité de parlementaire.<br /><br /> Selon les enquêteurs,le premier aurait financé, à hauteur de 400 000 euros, sa campagne aux municipales de 2010 avec de l’argent prélevé sur le budget de ce chantier pharaonique; le second aurait fait réaliser, gratuitement, des travaux dans sa résidence par des entreprises participantes qui l’auraient en outre «salarié» pour un montant d’un million d’euros par an. Tous deux se disent «étrangers à ces accusations». Lancé en 2003, ce projet devrait être achevé en 2016. Son coût est passé de 2,3 milliards d’euros à 5,6 milliards.<br /><br /> Pots-de-vin, fausses factures, caisse noire, liens douteux entre le milieu politique et les affaires: on trouve tous les ingrédients classiques de la corruption dans cette affaire. Vingt millions d’euros auraient ainsi été prélevés, avant d’être dissimulés dans des sociétés écrans basées en Suisse et à Saint- Marin. Quarante millions ont été saisis au cours des différentes perquisitions. Pour le procureur en chef de Venise, Luigi Delpino, «une grande partie de ces fonds servait à financer des forces politiques à un niveau local, régional et national. C’est à la fois pire et plus raffiné» que la situation mise au jour par les enquêtes de l’opération «Mains propres» dans les années 1990.<br /><br /> Grands travaux, grandes escroqueries? Cette affaire intervient quelques semaines après l’arrestation de responsables de l’Exposition universelle de Milan, qui ouvrira ses portes en mai 2015, ainsi que d’élus de gauche et de droite.<br /><br /> Les travaux de«Moïse»<br /><br /> En réaction, le premier ministre, Matteo Renzi, a confié la vérification de la régularité des appels d’offres à un magistrat réputé incorruptible, Raffaele Cantone. Ancien maire de Venise, Massimo Cacciari estime que «la façon dont les grands travaux sont lancés dans ce pays est criminogène». En cause: l’urgence dans laquelle ils sont décidés et qui allège les procédures de vérification, qu’il s’agisse de la reconstruction de L’Aquila ou des travaux du TGV Lyon-Turin.<br /><br /> Quoiqu’il en soit, l’affaire tombe mal pour le chef du gouvernement, sorti renforcé des élections européennes par la large victoire du Parti démocrate et l’écart creusé avec le Mouvement 5 étoiles (M5S),qui a fait du «tous pourris» son leitmotiv. L’agenda de réformes de M.Renzi ne comporte pas, dans l’immédiat, de mesures spécifiques contre la corruption, mal endémique de l’Italie. «Que devront encore faire ces partis pour ne plus mériter le vote des citoyens italiens?», se demande le député M5S Luigi di Maio, sur sa page Facebook.<br /><br /> Achevés à 85%, les travaux du projet Moïse devraient continuer. Adjoint à l’environnement de la ville de Venise, Gianfranco Bettin demande de «faire le ménage», ce dont pourrait être chargé un commissaire nommépar le gouvernement pour gérer la ville jusqu’à de nouvelles élections. Ecrivain (Ça change quoi ?, Seuil), vénitien, Roberto Ferrucci, nous écrit : «Après les élections européennes, j’avais retrouvé le sourire disparu depuis vingt ans, et voilà…»<br /><br /> Philippe Ridet<br />Sebastianhttp://www.blogger.com/profile/15211216257030055459noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7929697129908610901.post-672505093305829082014-04-04T08:54:00.002-07:002014-04-04T08:55:56.844-07:00Le rêve d'une Vénétie indépendanteArticle dans Le Monde qui fait sourire :<br />
L'idée de certains de revenir à l'époque de la République de Venise !<br />
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L'attaque de la place Saint-Marc n'aura pas lieu<br />
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Comment faire d'une pelleteuse un char d'assaut ? Pour le savoir, demandez à Flavio Contin. C'est dans son hangar qu'a été saisi, mercredi 2 avril, le prototype de cet hybride auquel il ne manquait qu'un canon. Cinq autres engins du même type auraient dû voir le jour si les carabiniers n'avaient mis hors d'état de nuire vingt-quatre militants qui s'apprêtaient à lancer l'assaut pour décréter, les armes à la main, l'indépendance de la Vénétie. Ils sont soupçonnés de terrorisme, de fabrication et de détention d'armes de guerre.<br />
<br />
Si ce Blitzkrieg, programmé pour le 25 mai, jour des élections européennes, sur la place Saint-Marc de Venise, avait bien peu de chances d'aboutir, les militants vénètes étaient déterminés. Regroupés au sein d'un groupuscule baptisé l'Alliance, ils étaient aussi en cheville avec des mafieux albanais pour acheter des armes légères de fabrication moins artisanale. La police estime leur nombre à 300. Ayant tous rempli un bulletin d'inscription, ils ne seront pas difficiles à identifier…<br />
<br />
A la tête de ce commando, on trouve deux anciens parlementaires de la Ligue du Nord, un leader du mouvement de protestation antitaxes des " fourches " et deux indépendantistes déjà signalés pour avoir participé en 1997 à un assaut contre le campanile de Saint-Marc. Leurs motivations, telles qu'exprimées dans leurs entretiens téléphoniques, tiennent en quelques mots : contre " les taxes ", " les radars " et " les Marocains "…<br />
<br />
Folklore ? Nostalgie ? Qu'ont donc les Vénètes, rattachés au royaume d'Italie en 1866, pour vouloir revenir aux temps de la République de Venise, avant que Napoléon ne la fasse passer, par le traité de Campo-Formio, sous souveraineté autrichienne ? Déjà, le 21 mars, deux millions de personnes auraient participé à une consultation en ligne pour se prononcer, à 90 %, en faveur de l'indépendance de la Vénétie.<br />
<br />
Selon les organisateurs de ce vote numérique (l'un d'eux a également été arrêté mercredi), la région serait économiquement viable si elle était séparée de Rome. Forte de 5 millions d'habitants, d'un taux de chômage de 7,5 % (contre 13 % dans le reste du pays), de 700 000 artisans et PME, elle paierait 71 milliards d'euros d'impôts à l'Etat, soit 21 milliards de plus que ce qu'elle reçoit.<br />
<br />
Philippe Ridet (Rome, correspondant)<br />
<br />
© Le Monde<br />
<br />
Sebastianhttp://www.blogger.com/profile/15211216257030055459noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7929697129908610901.post-76649888851170194922014-03-22T06:30:00.001-07:002014-03-22T07:02:25.705-07:00Un entretien avec Donna Leon<b>Donna Leon parle de Venise...</b><br />
à l'occasion de la publication de la 20e enquête du Commissaire Brunetti.<br />
Article dans Le Devoir de Montréal <br />
<br />
Donna Leon, la Vénitienne «écopessimiste»<br />
22 mars 2014 | Michel Bélair | Livres<br />
<br />
<table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: left; margin-right: 1em; text-align: left;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="http://media2.ledevoir.com/images_galerie/de_179820_133150/image.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="http://media2.ledevoir.com/images_galerie/de_179820_133150/image.jpg" height="257" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Photo : Agence France-Presse (photo) Gabriel Bouys </td></tr>
</tbody></table>
<br />
La romancière américaine Donna Leon vit à Venise depuis plus d’un quart de siècle. Elle publie ces jours-ci son 21e roman en français : Deux veuves pour un testament, la vingtième enquête du commissaire Guido Brunetti. Ce sera pour lui l’occasion de plonger dans un autre dédale de fausses vérités et, pour l’auteure, de développer encore ses deux principaux personnages : Brunetti et Venise. Rencontre avec une « écopessimiste ».<br />
<br />
Zurich — C’est à Zurich, une heure à peine avant qu’elle assiste à une représentation d’Aïda à l’Opernhaus, que nous nous rejoignons finalement : Donna Leon est une femme occupée et elle voyage beaucoup. Passionnée de musique — « toutes les formes de musique classique, mais surtout la musique baroque » —, elle a même signé un livre « sans Brunetti » (Les joyaux du paradis, Calmann Lévy) à partir d’une idée de la cantatrice Cecilia Bartoli, qui lui disait souhaiter remettre à l’honneur Agostino Steffani, un compositeur baroque malheureusement oublié.<br />
<br />
Mais il sera peu question de musique — à peine le temps de souligner encore son attachement pour un petit ensemble baroque (Il Pomo d’Oro, pour lequel elle écrit des textes) et la parution prochaine d’un livre sur les chants des gondoliers de Venise. Rapidement, nous nous mettons plutôt à parler de Brunetti, et surtout de la menace qui plane sur la Sérénissime…<br />
<br />
<b>Un pari risqué</b><br />
<br />
Le « monde » de Brunetti s’est mis à prendre beaucoup d’ampleur au cours des années. Vingt romans traduits — Donna Leon raconte qu’elle vient de terminer la 24e enquête et que le sujet de la 25e est déjà trouvé — en une vingtaine de langues et plusieurs millions d’exemplaires. Un livre de recettes (Brunetti passe à table, Roberta Pianaro, Calmann-Lévy) regroupant les plats cuisinés pour sa petite famille par Paola, l’universitaire de femme de Brunetti, et les repas vénitiens que le commissaire se tape au resto. Un guide de tourisme (Venise sur les traces de Brunetti, Tony Sepeda, Calmann-Lévy), un incontournable qui propose 12 trajets empruntés par Brunetti à travers la ville. Sans oublier une série télé, Commissaire Brunetti, réalisée par une équipe allemande et diffusée déjà en plus d’une douzaine de pays, dont le Québec la saison dernière.<br />
<br />
Et pourquoi Venise ? Donna Leone répond sans hésiter. « J’ai été séduite par Venise lors d’un premier passage en 1965, mais j’ai mis plusieurs années avant d’y revenir et de m’y installer. Je ne pourrais pas écrire sur une autre ville, mais pas pour les raisons auxquelles on penserait d’abord. Venise est en fait la seule ville dans laquelle j’aie habité vraiment. […] Professeure de littérature, je me suis mise à prendre des contrats de courte durée un peu partout ; c’est ce qui me définit comme une “mercenaire universitaire”. J’ai fait des séjours en Chine, en Angleterre, en Suisse. Même en Arabie saoudite, en croyant que les sous que j’allais faire là me feraient oublier tout le reste… ce qui n’était pas une très bonne idée. Puis, après un séjour de presque quatre années à Ispahan, en Iran, d’où j’ai dû déguerpir en vitesse en 1979, j’ai décidé de m’installer à Venise et de rejoindre les amis que je m’étais faits là. C’est donc la seule ville que je connaisse vraiment. »<br />
<br />
Et quelle ville, oui ! Édifiée, dès l’an 700, sur deux ou trois forêts de pilotis enfoncés dans la vase afin de réunir un chapelet de petites îles entourées de marais au milieu d’une lagune, Venise a toujours été un pari risqué. Ce qui ne l’empêcha pas de devenir le centre du monde durant plusieurs siècles, jusqu’à son déclin au XVIe. Plus que millénaire, ville de pouvoir et d’opulence, Venise est un musée à ciel ouvert, une ville de culture où surgissent sans arrêt, au détour des ponts et des canaux, des labyrinthes de beautés en tous genres.<br />
<br />
Mais Venise est aussi une ville qui croule sous le poids des hordes de touristes. C’est la Venise qui sent mauvais, sale, vulgaire. La Venise de pacotille avec ses milliers de stands vendant des quétaineries sans nom. Où l’on ne peut plus trouver une simple pizzeria qui n’appartienne pas à un Asiatique. Venise qui compte de moins en moins de Vénitiens. Et Venise qui s’enfonce inexorablement dans la vase tout autant que dans la corruption. <br />
<br />
Voilà la ville qu’arpente Brunetti tous les jours, symbole même de l’humaniste tentant de trouver des réponses alors que le monde s’écroule autour de lui. Cette vingtième enquête du commissaire nous fera plonger à la fois dans les méandres subtils qu’emprunte parfois la corruption à la Vénitienne et dans une fine analyse des motivations profondes poussant les humains à agir. Ou pas.<br />
<br />
<b>La menace</b><br />
<br />
Donna Leone avoue apprécier grandement la compagnie de Guido Brunetti. C’est un honnête homme, comme on disait à une certaine époque. Personnage complexe, lucide, cultivé, philosophe dans l’âme, il est amateur de textes anciens et la beauté de Venise parvient la plupart du temps à lui faire oublier la turpitude qui l’entoure.<br />
<br />
« J’ai beaucoup de plaisir à voir évoluer ce personnage, autant dans son travail à la questure de Venise que dans son petit cercle familial. Cela me permet de mettre en scène différents éléments de la vie quotidienne des Vénitiens et de placer Brunetti face à une société qui globalement s’enlise sous son propre poids. À Venise, les histoires ne manquent pas, il suffit de lire les journaux tous les jours pour s’en rendre compte : il y a du matériel pour de longues années à venir encore. Et, oui, je continuerai à faire vivre de nouvelles enquêtes à Brunetti tant que j’y prendrai autant de plaisir. »<br />
<br />
Mais la romancière parvient difficilement à réprimer un léger soupçon d’exaspération au fond de sa voix en poursuivant sa réflexion sur le sort qui menace la Sérénissime…<br />
<br />
« Même si Venise est toujours la plus belle ville du monde, comme le dit Brunetti, il est devenu très difficile d’y vivre ; chaque année, c’est pire. La ville s’est déjà vidée de la majorité de ses habitants, chassés par la présence des envahisseurs : il est de plus en plus évident que ça ne pourra pas durer comme ça. […] J’ai pris l’habitude de m’y promener la nuit, quand tout est fermé : Venise est alors encore plus somptueuse, encore plus tragiquement belle qu’elle ne l’a jamais été… Mais je suis devenue écopessimiste avec le temps. Surtout en voyant l’inconscience des hommes en général, et des Italiens en particulier, qui ne font rien pour enrayer la menace : chaque fois qu’on semble vouloir faire quelque chose, quelqu’un en profite pour se remplir les poches… Je ne pensais pas cela il y a 15 ans à peine, mais maintenant c’est inévitable : d’ici quelques dizaines d’années, toutes les grandes villes situées près des océans s’enfonceront sous les eaux, Venise y compris. Heureusement, mon âge m’empêchera de voir ça… »<br />
<br />
<br />
<br />Sebastianhttp://www.blogger.com/profile/15211216257030055459noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7929697129908610901.post-43337085940689702412014-02-07T21:06:00.005-08:002014-02-07T21:15:44.956-08:00Véronèse devant l'Inquisition<br />
<b>Venise, 1573</b> : la Sainte Inquisition se penche sur le cas de Véronèse, et d'un de ses tableaux monumentaux, une <i>Cène dans la maison de Simon</i>, peint pour le réfectoire du couvent San Giovanni e Paolo. <i>" Sa notoriété était telle qu'il ne risquait pas le bûcher, mais on sent qu'il a beaucoup travaillé ses réponses</i>. <i>Il est très fin, mais en même temps il n'abdique rien de sa liberté artistique "</i>, remarque Marie-Hélène Vignes (avocate, passionnée de la propriété littéraire et artistique, raconte dans <i>Les Procès de l'art</i> (Editions Palette, décembre 2013).<br />
<br />
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjhLqworH4tnKZrFDAC_g7E_3rCD6YJXWRwdApEDh7j5pPXw_MWRq2xEC4YadxqeQBHF1CWrpfVeVnXX0tKwedksDtnCRubmbSwUiuPFvHdQL55JwWdGave1IiPQ2t3ZBODhpSfYV3SSdml/s1600/LeRepasChezL%C3%A9vi.jpg.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjhLqworH4tnKZrFDAC_g7E_3rCD6YJXWRwdApEDh7j5pPXw_MWRq2xEC4YadxqeQBHF1CWrpfVeVnXX0tKwedksDtnCRubmbSwUiuPFvHdQL55JwWdGave1IiPQ2t3ZBODhpSfYV3SSdml/s1600/LeRepasChezL%C3%A9vi.jpg.jpg" height="276" width="640" /></a> Au dernier repas du Christ et de ses apôtres, le peintre a
ajouté une foule de personnages, des bouffons, des lansquenets ivres, et
un chien. Au tribunal qui lui demande de décliner sa profession, il
répond : <i>" Je suis peintre, et je fais des figures. "</i> A la question de cette profusion de personnages que ne mentionnent pas les textes bibliques, il rétorque : <i>" Le tableau est grand et pouvait contenir de nombreuses figures "</i>, avant d'ajouter : <i>" Nous, les peintres, nous nous accordons les mêmes licences que s'octroient les poètes et les fous… "</i><br />
On lui demande de remplacer le chien par Marie-Madeleine. Il
refusera de retoucher son tableau et s'en tirera par une pirouette en
le débaptisant, pour le renommer <i>Le Repas chez Levi</i>. <br />
<br />
Harry Bellet<br />
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© Le Monde<br />
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Sebastianhttp://www.blogger.com/profile/15211216257030055459noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7929697129908610901.post-89927241059290448432014-01-22T09:46:00.002-08:002014-01-22T09:52:11.300-08:00La Vénus du Pardo de Titien restaurée !MUSÉE DU LOUVRE -- " La Vénus du Pardo ", nettoyée de ses vernis, a retrouvé l'éclat
qu'elle avait dans l'atelier du Titien en 1552.<br />
<br />
Tel est le titre d'un article du Monde ce 23 janvier 2014, signé Florence Evin. Voici une partie de la suite, concernant l'histoire mouvementée de cette oeuvre de Titien :<br />
<br />
L<i>a Vénus du Pardo</i>, du Louvre, le plus grand tableau
mythologique du Titien (2 × 1,40 m), en restauration, a été nettoyée de
ses épais vernis jaunâtres. La <i>" poésie peinte ", </i>comme il était
d'usage de nommer ces tableaux, précise Vincent Delieuvin, chargé de la
peinture italienne du XVIe au Louvre, représente Antiope séduite par
Jupiter sous le masque du satyre, sur fond de scène de chasse.<br />
L'œuvre était en si mauvais état qu'une réflexion de près de
dix ans s'est imposée avant que la moindre opération ne soit envisagée.
<i>" De toute ma carrière au Louvre, je n'ai jamais vu une restauration aussi compliquée "</i>,
avoue Vincent Pomarède, directeur du département des peintures du
Louvre, qui avait réuni, le 16 janvier, conservateurs et restauratrices
pour un " point d'étape ".<br />
Face à la toile posée sur un chevalet en pleine lumière
naturelle dans le laboratoire du Centre de recherche et de restauration
des musées de France (C2RMF), M. Pomarède se réjouit : <i>" A 95 %,
l'image finale du Titien a été retrouvée avec la pureté du visage de
Vénus. Il n'y a plus d'états d'âme sur son attribution. Titien était
jeune. "</i><br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://www.repro-tableaux.com/kunst/tizian_eigentl_tiziano_vercel/xir28580.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="http://www.repro-tableaux.com/kunst/tizian_eigentl_tiziano_vercel/xir28580.jpg" height="201" width="400" /></a></div>
<br />
La première phase de restauration a débuté en juin 2010.
Après le nettoyage des vernis, la toile a été débarrassée de ses
repeints – des plus récents (1993) à ceux du XIXe siècle – qui
multiplient par cinq la surface des lacunes. Commencée en 1520, la scène
mythologique aurait eu un premier commanditaire italien avant d'être
offerte à Philippe II d'Espagne en 1552 pour sa résidence de chasse du
Pardo, puis donnée en 1623, par Philippe IV au futur Charles Ier
d'Angleterre. Acquise par Mazarin après l'exécution de ce roi en 1649,
elle fut remise en 1661 à Louis XIV par les héritiers du cardinal.<br />
Avant d'être bringuebalé de Venise à Madrid – un mois de
bateau et de charrette – puis vers l'Angleterre et, enfin, en France, le
tableau resta trente ans dans l'atelier du Titien, à Venise. Sans
cesse, l'artiste reprend l'iconographie et la composition à la peinture,
sans passer par le dessin. Aucun témoignage ne subsiste des différentes
étapes. Pas de copies de ses élèves, comme il en existe pour la <i>Sainte Anne</i> de Léonard de Vinci, restée vingt ans dans son atelier.<br />
Ce sont les récentes analyses, et la " réflectographie " à
l'infrarouge qui ont livré les secrets du tableau jusqu'au pinceau de
Titien. L'artiste supprime un groupe de cavaliers, un village, une
baigneuse assise ; il ajoute un arbre dans lequel il met en scène
Cupidon. Et rallonge la toile, pour représenter des chiens de chasse. Le
nettoyage atteste du très mauvais état de la toile avec ses accidents,
lacunes, mastics de toutes couleurs. Il met en évidence la fragile grâce
de Vénus, signée de la main du maître – et non pas de celle d'Antoine
Coypel, peintre de Louis XIV, comme certains le laissaient entendre.<br />
La complexe compréhension du tableau s'explique par la
dizaine de restaurations subies avant la fin du XVIIe siècle. Dès 1688,
il est une première fois réentoilé , et Coypel intervient pour réparer
les dégâts d'un restaurateur négligent. Depuis, toutes les interventions
sont documentées. Comme la regrettable transposition de la couche
picturale réalisée en 1829-1831, qui conduisit à la suppression des repeints antérieurs.<br />
Aujourd'hui, les couleurs du Titien ont retrouvé de leur
transparence. L'aiguière est réapparue, comme la peau de lynx sur
laquelle Vénus est étendue. Patricia Vergez et Franziska Hourrière, les
deux restauratrices, disent procéder <i>" comme des commissaires sur le lieu d'un crime, à la recherche de traces matérielles pour comprendre le tableau "</i>. Reste à réaliser les retouches pour combler les lacunes. L'œuvre devrait être de nouveau visible au Louvre en 2015. [...]<br />
<br />
Sebastianhttp://www.blogger.com/profile/15211216257030055459noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7929697129908610901.post-15523304324923781512013-11-29T10:25:00.000-08:002013-11-29T10:28:13.685-08:00En direct de La Fenice<br />
<h2 style="background-color: white; border: 0px none; color: #7f7f7f; font-family: arial,verdana,sans-serif; font-size: 13px; font-style: normal; font-variant: normal; letter-spacing: normal; line-height: normal; margin: 0px; padding: 0px; text-align: justify; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; word-spacing: 0px;">
<span style="font-weight: normal;">Pour la première fois de son histoire, <a href="http://medici.tv/">medici.tv</a> se rend à Venise pour retransmettre un opéra en direct du <b>Teatro La Fenice</b>, l'une des maisons lyriques les plus prestigieuses au monde. L'occasion de découvrir<span class="Apple-converted-space"> </span><b><i>L'Africaine</i><span class="Apple-converted-space"> </span>de Meyerbeer</b> dans une toute nouvelle production de La Fenice, avec Leo Muscato à la mise en scène.</span></h2>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://medias.medici.tv/movie_partners/fenice.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="http://medias.medici.tv/movie_partners/fenice.png" /></a></div>
<br />
<a href="http://fr.medici.tv/#!/l-africaine-meyerbeer-opera-la-fenice">http://fr.medici.tv/#!/l-africaine-meyerbeer-opera-la-fenice</a><br />
<br />
<br />Sebastianhttp://www.blogger.com/profile/15211216257030055459noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7929697129908610901.post-24606111941180925762013-11-06T14:39:00.002-08:002013-11-06T14:39:36.328-08:00 96 000 tonnes <b> 96 000 tonnes</b><br /> C’est le tonnage que ne devront pas dépasser, à partir de novembre 2014, les bateaux de croisière pour accéder àla lagune de Venise, a annoncé, mardi 5 novembre, le gouvernement italien. Les inquiétudes liées à la présence de navires géants près des côtes sesont accrues après le naufrage du Costa-Concordia (114 500 tonnes), en janvier 2012, au cours duquel 32 personnes avaient péri.<br />
<br />
Nouvelle parue dans le Monde daté du 7 novembre 2013.<br />
<br />
Mais... 96 000 tonnes, c'est déjà très gros !!!<br />
<br />
<br />Sebastianhttp://www.blogger.com/profile/15211216257030055459noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7929697129908610901.post-78463935116640115012013-09-27T10:17:00.001-07:002013-09-27T10:17:07.350-07:00Une mort à Venise fait des vaguesAprès le grave accident de vaporetto survenu le 17 août 2013,<br />
la municipalité a adopté des mesures censées réglementer<br />
la circulation sur les canaux. Mais le lobby des gondoliers résiste.<br /><br /> C’est la dernière des vingt-six mesures adoptées fin août par les autorités de Venise. Elle est ainsi rédigée : « Introduction de contrôles systématiques pour vériier les aptitudes physiques de tous les conducteurs de bateaux et prévenir l’usage d’alcool et de drogues. » En d’autres termes, les gondoliers auxquels il resterait un peu de capacité pulmonaire après avoir entonné O sole mio pour le plaisir des touristes peuvent être invités à souler dans le ballon… On ne rit pas ! Derrière cette mesure ce cache un drame. Le 17 août, un gondolier, Stefano Pizzaggia, a heurté un vaporetto avec, à son bord, une famille d’Allemands. L’accident, survenu près du célèbre pont du Rialto qui enjambe le Grand Canal, a provoqué la mort de Joachim Reinhard Vogel, professeur de droit pénal à l’université Ludwig-Maximilians de Munich, écrasé entre es deux embarcations. Une semaine plus tard, après qu’une délégation de gondoliers se fut rendue aux obsèques du professeur, les analyses révélaient que Stefano Pizzaggia manoeuvrait son frêle esquif sous l’emprise de drogues diverses : cocaïne et haschisch. Il est inculpé d’« homicide par imprudence ». L’afaire de cette nouvelle mort à Venise, amplement relayée par la presse internationale qui avait peu de chose à se mettre sous la dent dans la torpeur de l’été, a fait grand bruit sur la lagune et mis en évidence la dangerosité de la circulation sur les canaux. Obnubilés à juste titre par le problème des 660 grands navires qui croisent chaque année devant la place Saint-Marc, les Vénitiens avaient ini par oublier que les petits bateaux peuvent aussi être un souci.<br />
<br />
Pour en convaincre l’opinion, Manuel Vecchina, qui se présente comme « un citoyen amoureux de sa ville », s’est posté le 2 septembre, de 8 h 44 à 18 h 47 précisément dans les parages du pont du Rialto pour prendre 3 062 clichés qu’il a ensuite montés selon le système du Time-lapse dans une vidéo de cinq minutes. Le procédé est éclairant. Sous l’arche du pont de 28 mètres de large, on voit se croiser et s’eleurer comme dans une fourmilière 1 615 embarcations, dont 700 taxis, 219 vaporetti, 209 gondoles, 10 ambulances, 2 bateaux de pompiers, 7 vedettes de carabiniers… Cette vidéo a été vue 20 000 fois sur YouTube et les sites Internet des journaux qui l’ont reprise. C’est donc pour tenter de mettre un peu d’ordre que la mairie de Venise a accouché des 26 points de son nouveau plan de circulation. Outre les « contrôles inopinés » pour les gondoliers, les livraisons, le ramassage des ordures, la circulation des gondoles et des taxis devraient être réglementés plus drastiquement dans des plages horaires précises. Des aménagements sont prévus pour revoir les zones d’embarquement des passagers. Il sera désormais interdit de doubler sur certaines zones du Grand Canal.<br />
<br />
Mais ces mesures ne convainquent pas complètement Manuel Vecchina. Pour lui, la cité des Doges est aux mains de lobbies. Et de citer les taxis, les gondoliers, les hôteliers et les transporteurs privés qui se moquent de la sécurité sur les canaux comme de leur première pagaie du moment que les touristes aluent par millions et qu’ils peuvent « vendre Venise comme une carte postale ». « La municipalité n’a pas le courage de faire face », poursuit Manuel Vecchina. Selon lui, « seule une programmation raisonnée du nombre de touristes admis en une journée dans la ville pourrait permettre de diminuer le traic et rendre à Venise un peu de son lustre et de sa magie d’antan »<br />
<br />
Philippe Ridet (Le Monde Magazine)<br /><br /> <br />Sebastianhttp://www.blogger.com/profile/15211216257030055459noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7929697129908610901.post-83934035119960624662013-09-21T09:36:00.001-07:002013-09-21T09:36:11.124-07:00La multiplication des paquebots géants menace la laguneLe Monde publie un nouvel article sur le grave problème des "grandi navi" dans la lagune<br />
<br />
Il semble qu'aujourd'hui samedi 21 septembre pas moins de douze grandi navi pénétreront dans la lagune !! C'est insensé ! La scène ci-dessous est quotidienne à Venise. <br />
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi-r_5AnWetV33L0imeTpoj40hBOaYJBtrHx0phEMBF0EAKl5JbpeqXLfglRVtEMEp2idvM2JT228m0nMllCLxlMVD8NVsC0wWsyW-H-ZoMcrPh5pVyiFzy8focxOzrHztNBGT_HGOYwVNz/s1600/GrandiNavi_monde21092013.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="420" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi-r_5AnWetV33L0imeTpoj40hBOaYJBtrHx0phEMBF0EAKl5JbpeqXLfglRVtEMEp2idvM2JT228m0nMllCLxlMVD8NVsC0wWsyW-H-ZoMcrPh5pVyiFzy8focxOzrHztNBGT_HGOYwVNz/s640/GrandiNavi_monde21092013.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Le paquebot géant «Musica» dans la lagune de Venise, en juin 2012.</td></tr>
</tbody></table>
<br />
L'Article du Monde:<br />
<br />
Voir l’automne à Venise ou saluer le départ de l’été, vous en rêviez? Vous n’êtes pas le seul! Samedi 21 septembre, à la veille de l’équinoxe d’automne, pas moins de douze paquebots de croisière emprunteront le bassin du Canal de Saint Marc,quasiment à la queue leu leu.<br /><br />Pour visualiser la scène, il faut s’imaginer un train de trois kilomètres de long et de trente mètres de large. Un convoi qui pèserait près de 800 000 tonnes – soit un peu plus de sept fois le tonnage du Costa-Concordia – et transportant 40 000 passagers. Pour les associations de riverains, les écologistes et les vrais amoureux de la lagune, qui ont prévu de manifester une fois de plus leur ras-le-bol ce jour là, ce sont douze navires de trop. Chaque année, Venise voit transiter entre 1,6 million et 2 millions de passagers de ce type de navires. Pour tous ces touristes, l’un des temps forts de leur voyage, réside dans la vue offerte sur la place Saint-Marc depuis le canal de la Giudecca.<br /><br />Alors que l’Italie fête avec fierté le «relevage» du Costa-Concordia, échoué sur un récif le 12 janvier 2012 à l’entrée du port du Giglio en Toscane, rien n’a encore été fait pour interdire efficacement le passage de ces monstres marins par la voie royale de l’accès à la cité des Doges.<br /><br />L’accident du Costa-Concordia a rappelé aux Vénitiens un incident survenu en 2004, quand un paquebot allemand s’était retrouvé ensablé dans la lagune, un jour d’intense brouillard. Les vagues provoquées lors de son remorquage avaient entraîné la collision de deux vaporettos sans faire toutefois de blessés.<br /><br />Le décret Clini-Passera de mars 2012, du nom de deux anciens ministres du gouvernement Monti, qui prévoyait l’interdiction de transit aux navires de plus de 40 000 tonnes au Canal de Saint Marc et de la Giudecca, est ignoré des autorités portuaires pour qui les «grandi navi» ne représentent aucun risque. Le décret pourrait être appliqué si une solution alternative était mise en place. Les armateurs, les croisiéristes, les vendeurs de gondoles en plastique, de verroterie de Murano et de sacs à main «made in China» sont évidemment d’accord…<br /><br />Pourtant, suffisamment d’études ont été publiées pour savoir que le transit de plus de 600 navires de croisière par an par le canal de Saint Marc met la lagune, la ville et ses habitants en péril. Le passage des paquebots déplace le sable, crée des vagues qui fragilisent les pilotis sur lesquels sont bâtis palais et maisons. Chaque année, la lagune perd entre 750000 et 1 million de tonnes de sédiments.<br /><br />« Il n’y aura bientôt plus de lagune, explique Silvio Testa – porte-parole du comité <b>No grandi navi</b> – au quotidien italien La Stampa. Il y a un siècle, la profondeur moyenne de la lagune était de 40cm pour une surface totale de 150km2. Aujourd’hui, elle est de 1,5m pour une surface de 47km2…»<br /><br />Autre problème: la pollution créée par les particules de fumée émises par les navires. Les associations de riverains déplorent le manque de rigueur scientifique des analyses effectuées jusque-là, et mettent en cause l’indépendance des laboratoires qui minimiseraient le phénomène. L’adjoint à l’environnement de Venise a prévu, le 21 septembre, de faire réaliser une batterie d’études sur les diverses pollutions et de profiter de ce rendez-vous naval pour en faire une «journée test».<br /><br />Plusieurs projets de routes alternatives sont à l’étude mais toutes sont onéreuses. Il faut soit aménager de nouveaux quais sur un port existant, creuser un nouveau canal, ou en agrandir un autre. Une réunion des parties prenantes est prévue en octobre pour –peut-être– trancher entre les trois ou quatre projets concurrents, soutenus par nombre de lobbies. Leur coût se situe tous aux environ de 200 millions d’euros.<br /><br />Que faire alors dans l’immédiat? Pour le ministre de l’environnement, Andrea Orlando, le décret Clini-Passera «posait le problème mais n’apportait pas de solution immédiate sinon celles de trouver de nouvelles routes d’accès ». Sa solution: instaurer un numerus clausus de grands navires pouvant emprunter le canal de Saint Marc et celui de la Giudecca «parce que, dit-il, même en admettant que nous trouvions une solution, il faudra trois ou quatre années pour la réaliser».<br /><br />De 1997 à 2012, le nombre de paquebots qui traverse la cité des Doges est passé de 206 à 661, et celui des croisiéristes de 299 450 à 1 775 944, avec une augmentation prévue de 2,5% en 2013.<br /><br />Tous ces touristes de quelques heures qui repartiront dès que sonnera la sirène de leur immeuble flottant dépensent chaque année environ 280 millions d’euros. Mais chaque année également, les dommages à l’environnement causés par le passage des navires coûtent environ 270 millions d’euros. Entre affaires et écologie, Venise va bien devoir choisir. D’ici là, d’autres paquebots seront nombreux à passer devant les ponts…<br /><br />Philippe Ridet<br />Sebastianhttp://www.blogger.com/profile/15211216257030055459noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7929697129908610901.post-80849707229580002592013-09-14T09:08:00.000-07:002013-09-14T09:25:55.937-07:00Venice Film Festival<b> At the Venice Film Festival, Dirty Politics, Eco-Warriors and a Mother's Quest. </b><br />
<br />
Comme toujours, <a href="http://www.nytimes.com/2013/09/04/movies/at-the-venice-film-festival-dirty-politics-eco-warriors-and-a-mothers-quest.html" target="_blank">l'article du New York Times</a> est le plus explicatif, le mieux informé, le meilleur résumé. En voici les grandes lignes :<br />
<br />
<div class="byline">
<br /></div>
<div itemprop="articleBody">
VENICE — Fifty years ago, Francesco Rosi’s “Le mani sulla città” (Hands
Over the City) won the Golden Lion at the film festival here. A new
digital version — made by the Italian National Cinema archive from the
original negative and two good prints — was screened this year in the
“Venice Classics” sidebar category.</div>
<table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: left; margin-right: 1em; text-align: left;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="http://graphics8.nytimes.com/images/2013/09/04/arts/04iht-venice04-picA/04iht-venice04-picA-articleLarge.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="http://graphics8.nytimes.com/images/2013/09/04/arts/04iht-venice04-picA/04iht-venice04-picA-articleLarge.jpg" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span itemid="http://graphics8.nytimes.com/images/2013/09/04/arts/04iht-venice04-picA/04iht-venice04-picA-articleLarge.jpg" itemprop="associatedMedia" itemscope="" itemtype="http://schema.org/ImageObject">A still from Francesco Rosi's "Le mani sulla città." The film won the Venice Film Festival's Golden Lion 50 years ago</span></td><td class="tr-caption" style="text-align: center;"></td></tr>
</tbody></table>
<div itemprop="articleBody">
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
The mainspring of the action is the sudden collapse of an old apartment
block in the center of Naples, which sends people in the streets around
it fleeing in terror. In an age before special effects, the director had
only one crack at this scene, and he shot it simultaneously with
several cameras to astonishing effect.</div>
<div itemprop="articleBody">
The collapse, causing death and injury, is the result of unregulated
building next door by a property speculator and local councilor, Edoardo
Nottola, who routinely buys votes and doles out favors to maintain his
position. The ensuing public outcry and the opposition’s eloquent
attacks in the City Council threaten the administration’s previously
unassailable position in imminent local elections, and Nottola’s
unbridled career as Naples’s biggest developer looks to be at an end.
</div>
<div itemprop="articleBody">
What follows is a tense political drama as Nottola fights for survival,
finally switching parties and even managing to become head of the
planning department in a new administration. </div>
<div itemprop="articleBody">
Francesco Rosi daringly cast Rod Steiger as Edoardo Nottola, and the
film is a unique combination of drama in the style of an American noir
film — with a thunderously melodramatic score by Piero Piccioni — and
contemporary newsreel and television reporting. The direction and the
performances from a big cast are pitch perfect throughout, and Steiger,
as the antihero who comes to dominate both the narrative and, it seems,
the whole city, puts in one of the most dazzling performances of his
career. </div>
<div itemprop="articleBody">
In the unruly scenes in Naples’s council chamber — reconstructed for the
film at Cinecittà in Rome — in which Nottola defeats his enemies
through a mixture of personal charisma and intensive backroom
machinations, two thousand years seem to melt away as we witness a
modern version of the last days of the Roman Republic and the imposition
of imperial rule. </div>
<div itemprop="articleBody">
Nottola’s triumph means that he can divert huge sums of central
government funds into his own coffers — a prophetic fictional vision of
the kleptocratic systems that came to be operated by Italy’s Christian
Democracy party and its Socialist allies, which finally imploded with
the “mani pulite,” or clean hands, scandals of the early 1990s.<br />
[...]</div>
<div itemprop="articleBody">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://graphics8.nytimes.com/images/2013/09/04/arts/04iht-venice04-picB/04iht-venice04-picB-popup.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="191" src="http://graphics8.nytimes.com/images/2013/09/04/arts/04iht-venice04-picB/04iht-venice04-picB-popup.jpg" width="200" /></a></div>
<div style="text-align: left;">
</div>
<div itemprop="articleBody">
Dealing with another form of unquestioning adherence to a cause that can
have cruel consequences for the lives of others, Stephen Frears’s <a class="meta-objTitle" href="http://movies.nytimes.com/movie/471166/Remington-and-the-Curse-of-the-Zombadings-Movie-/overview">“Philomena,”</a>
also screened in competition, was a hit with the news media as well as
the public. It is based on Martin Sixsmith’s 2009 best seller “The Lost
Child of Philomena Lee.” </div>
<div itemprop="articleBody">
In 2002 the director Peter Mullan won the Golden Lion for <a class="meta-objTitle" href="http://movies.nytimes.com/movie/271900/The-Magdalene-Sisters-Movie-/overview">“The Magdalene Sisters,”</a>
which brought to the big screen the appalling story of generations of
young unmarried Irish Catholic women who were sent to convents when they
became pregnant. They were subsequently pressured into giving up their
children for adoption and were obliged to spend years working in
laundries as punishment for their alleged sins. </div>
<div itemprop="articleBody">
Philomena Lee was one such woman, who gave birth to a son in a convent
in Ireland in the 1950s. The boy was adopted by a couple from the United
States and the bereft mother spent decades trying to trace him, only to
come up against a wall of obstruction and hair-raising mendacity from
the Catholic Church. Mr. Sixsmith, a former BBC political journalist who
later lost his job as a communications director in Tony Blair’s
administration, finding himself at loose ends, took up Ms. Lee’s story
as a journalistic project and arranged to go to the United States with
her in search of the long-lost child. </div>
<div itemprop="articleBody">
“Philomena,” the cinematic version of the story, takes the form of a
road movie in which Judi Dench stars as the unsophisticated Irishwoman
who has retained her religious faith, and Steve Coogan (who also wrote
the script with Jeff Pope) as the jaded, soft-left metropolitan
journalist, Martin, who has long since lost his. </div>
The running conflict between them about matters of faith provides a rich
vein of humor and poignancy through the film, and the consistently
entertaining script has some serious points to make as a tabloid
“human-interest story” begins to look more like a revealing piece of
investigative reporting. The casting of the quintessentially English,
middle-class Ms. Dench will no doubt contribute to the movie’s
well-deserved commercial success, but she is not always entirely
convincing in this part.<br />
<br />
<span style="font-family: inherit;">By
<span itemprop="author creator" itemscope="" itemtype="http://schema.org/Person"><span itemprop="name">RODERICK CONWAY MORRIS</span></span></span><br />
<br />
Sebastianhttp://www.blogger.com/profile/15211216257030055459noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7929697129908610901.post-10926746421127531072013-09-09T08:26:00.002-07:002013-09-09T08:30:25.632-07:00Le Lion d'or récompense un documentaire<b>Pour la première fois à la Mostra de Venise,</b><br />
<b>le Lion d'or est attribué à un documentaire.</b><br />
<br />
C'est sans doute le fait du président du jury, Bernardo Bertolucci. Qui d'autre que lui pouvait consacrer un film comme " Sacro-GRA " de Gianfranco Rosi. Cela se passe sur le <i>Grande Raccordo Anulare (GRA),</i>
ce grand boulevard périphérique qui contourne Rome. Plus
précisément, Rosi nous conduit non pas sur la route mais chez certaines
des personnes qui vivent autour de ce gigantesque complexe routier. Il y a là un botaniste dont le travail consiste à écouter les bruits
des larves qui envahissent les palmiers ; un infirmier-ambulancier qui
vient au secours des blessés du GRA la nuit ; un pêcheur d'anguille
sacrément sympathique et drôle qui connaît le Tibre comme sa poche ;
quelques prostituées misérables qui semblent tout droit s'être échappées
d'un film de Fellini ; un noble décati qui loue sa demeure à qui veut
pourvu que cela lui rapporte quelques euros ; un couple d'intellos, elle
constamment penchée sur son ordinateur, lui, parlant sans cesse de tout
et n'importe quoi.<br />
<br />
Frank Nouchi, dans Le Monde, a rencontré Gianfranco Rosi :<br />
<br />
<b>KALÉIDOSCOPE DE L'ITALIE D'AUJOURD'HUI</b> <br />
<i>"Lorsque je faisais les repérages de mon film, j'avais emporté avec moi </i>Les Villes invisibles<i> d'Italo Calvino</i>, explique Gianfranco Rosi.<i> C'est un livre sur le voyage évidemment </i>[Marco Polo décrit au grand empereur Kublai Kahn cinquante-cinq villes regroupées en différents thèmes : la mémoire, le désir, le ciel, les morts, etc.]<i>, mais aussi sur les relations entre un lieu et ses habitants."</i><br />
<br />
Pari réussi : comme le livre de Calvino, le film de Rosi, l'air de
rien, nous fait pénétrer dans l'intimité de ces personnes et, ce
faisant, propose un véritable kaléidoscope métaphorique de l'Italie
d'aujourd'hui. L'air de rien ? Pas tout à fait. <i>Sacro GRA</i> est un véritable film de cinéma, à la réalisation très sophistiquée et à la photo superbe.<br />
<br />
<br />Sebastianhttp://www.blogger.com/profile/15211216257030055459noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7929697129908610901.post-21429908348154015402013-09-07T12:05:00.004-07:002013-09-07T12:05:29.155-07:00Premi ufficiali della 70. Mostra Internazionale d’Arte Cinematografica<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://www.labiennale.org/img_din/EHNMHGSZKH25060.gif" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="http://www.labiennale.org/img_din/EHNMHGSZKH25060.gif" /></a></div>
<div>
<b> VENEZIA 70</b></div>
<div>
</div>
<div>
La Giuria di Venezia 70, presieduta da <b>Bernardo Bertolucci </b>e composta da<b> Andrea Arnold, Renato Berta, Carrie Fisher, Martina Gedeck, Jiang Wen, Pablo Larraín, Virginie Ledoyen, Ryuichi Sakamoto </b>dopo aver visionato tutti i 20 film in concorso, ha deciso di assegnare i seguenti premi:</div>
<div>
<b> </b></div>
<div>
<b>LEONE D’ORO per il miglior film </b>a:</div>
<div>
<b><i>SACRO GRA </i></b>di Gianfranco Rosi (Italia, Francia)</div>
<div>
</div>
<div>
<b> </b></div>
<div>
<b>LEONE D’ARGENTO per la migliore regia </b>a:</div>
<div>
<b>Alexandros Avranas </b>peril film <i>MISS VIOLENCE</i> (Grecia)</div>
<div>
</div>
<div>
<b>GRAN PREMIO DELLA GIURIA </b>a:</div>
<div>
<b><i>JIAOYOU</i></b> di Tsai Ming-liang (Taipei cinese, Francia)</div>
<div>
</div>
<div>
<b>COPPA VOLPI</b></div>
<div>
<b>per la migliore interpretazione maschile </b>a:</div>
<div>
<b>Themis Panou </b></div>
<div>
nel film <i>MISS VIOLENCE</i> di Alexandros Avranas (Grecia)</div>
<div>
</div>
<div>
<b>COPPA VOLPI</b></div>
<div>
<b>per la migliore interpretazione femminile </b>a:</div>
<div>
<b>Elena Cotta </b></div>
<div>
nel film <i>VIA CASTELLANA BANDIERA</i> di Emma Dante (Italia, Svizzera, Francia)</div>
<div>
<b> </b></div>
<div>
<b>PREMIO MARCELLO MASTROIANNI</b></div>
<div>
<b>a un giovane attore o attrice emergente </b>a:</div>
<div>
<b>Tye Sheridan </b></div>
<div>
nel film <i>JOE</i> di David Gordon Green (Usa)</div>
<div>
</div>
<div>
</div>
<div>
<b>PREMIO PER LA MIGLIORE SCENEGGIATURA </b>a:</div>
<div>
<b>Steve Coogan </b>e<b> Jeff Pope</b></div>
<div>
per il film <i>PHILOMENA</i> di Stephen Frears (Regno Unito)</div>
<div>
<b> </b></div>
<div>
<b>PREMIO SPECIALE DELLA GIURIA </b>a:</div>
<div>
<b><i>DIE FRAU DES POLIZISTEN</i></b> di Philip Gröning (Germania)</div>
<div>
</div>
<div>
</div>
<div>
La liste de tous les prix est<b><a href="http://www.labiennale.org/it/cinema/news/07-09.html" target="_blank"> ici.</a></b></div>
<div>
<b> </b></div>
<div>
<b> </b></div>
<div>
<b> </b></div>
Sebastianhttp://www.blogger.com/profile/15211216257030055459noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7929697129908610901.post-35388696379526194222013-09-07T07:53:00.001-07:002013-09-07T08:47:55.977-07:00I premi collaterali della 70. Mostra<b>Le lion d'or sera annoncéce soir... </b><br />
<b>En attendant voici les autres prix: </b><br />
<br />
<span style="font-weight: normal;">Stpehen Frears et Xavier Dolan en vedette. Tsai Ming-liang pourrait bien se retrouver en haut de la liste ce soir. Uberto Pasolini e Amos Gitai sont célébrés eux aussi. </span><br />
<br />
<span style="font-weight: normal;">Odile Tremblay, dans le Devoir (Montréal, 7 septembre), conclut son article dans l'enthousiasme : </span><br />
<span style="font-weight: normal;">"</span><span style="font-weight: normal;">Et il en est fier de son prix de la FIPRESCI, le Xavier, rejoint à
Paris. À cause de son jeune âge, 24 ans, le cinéaste a souvent
l’impression que les critiques se comportent en instituteurs qui
corrigent ses devoirs. « Être validé par ses pairs, par des gens qui
voient beaucoup de films, c’est se savoir sur la bonne voie. Comme
cinéaste, on veut s’améliorer toujours, et c’est remarqué. Voilà. »
Bientôt, il ne sera plus vu comme un phénomène de précocité et d’audace.
Juste comme un cinéaste." </span><br />
<br />
<a href="http://labiennale.org/it/cinema/news/07-09b.html" target="_blank">I premi collaterali della 70. Mostra</a><br />
<div class="newssubtit">
</div>
<div class="newsdata">
09 | 07 | 2013</div>
<h4 class="genericsubtit">
</h4>
<div>
<b>FIPRESCI Award</b></div>
<div>
Best Film of Venezia 70 to <i>Tom à la ferme </i>by Xavier Dolan</div>
<div>
Best Film of Orizzonti and International Critics’ Week to <i>The Reunion (Återträffen)</i> by Anna Odell</div>
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</div>
<div>
<b>SIGNIS Award</b></div>
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to <i>Philomena </i>by Stephen Frears</div>
<div>
Special Mention to <i>Ana Arabia </i>by Amos Gitai</div>
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<br />
<b>Leoncino d'Oro Agiscuola per il Cinema Award</b></div>
<div>
to <i>Sacro GRA</i> by Gianfranco Rosi</div>
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Cinema for UNICEF mention to <i>Philomena </i>by Stephen Frears</div>
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</div>
<div>
<br />
<b>Francesco Pasinetti Awards</b></div>
<div>
Best film to <i>Still Life </i>by Uberto Pasolini</div>
<div>
Best actors to <i>Elena Cotta, Alba Rohrwacher, Antonio Albanese</i></div>
<div>
Special Mention to Maria Rosaria Omaggio in the movie <i>Walesa. Man of Hope</i></div>
<div>
Special Mention to <i>Il terzo tempo</i> by Enrico Maria Artale</div>
<div>
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<div>
<br />
<b>Brian </b><b>Award</b></div>
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to <i>Philomena </i>by Stephen Frears</div>
<div>
<br />
<b>Queer Lion Award </b></div>
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to <i>Philomena </i>by Stephen Frears</div>
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<br />
<b>Arca CinemaGiovani Award</b></div>
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Best Film of Venezia 70 to <i>Miss Violence</i> by Alexandros Avranas</div>
<div>
Best Italian film to <i>L'Arte della Felicità</i> by Alessandro Rak</div>
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<br />
<b>CICT - UNESCO “Enrico Fulchignoni” Award</b></div>
<div>
to <i>At Berkeley</i> by Frederick Wiseman</div>
<div>
</div>
<div>
<br />
<b>Christopher D. Smithers Foundation </b><b>Award</b></div>
<div>
to <i>Joe</i> by David Gordon Green<i> </i></div>
<div>
</div>
<div>
<br />
<b>CICAE - Cinema d’Arte e d’Essai Award</b></div>
<div>
to <i>Still Life </i>by Uberto Pasolini</div>
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</div>
<div>
<br />
<b>FEDIC Award</b></div>
<div>
to <i>Zoran, il mio nipote scemo</i> by Matteo Oleotto </div>
<div>
Special Mention to <i>L’arte della felicità </i>by Alessandro Rak</div>
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</div>
<div>
<br />
<b>Fondazione Mimmo Rotella Award</b></div>
<div>
to<i> <i>L’ intrepido</i></i> by Gianni Amelio</div>
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<div>
<br />
<b>Future Film Festival Digital Award</b></div>
<div>
to <i>Gravity </i>by Alfonso Cuarón</div>
<div>
Special Mention to <i>The Zero Theorem </i>by Terry Gilliam</div>
<div>
</div>
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<br />
<b>P. Nazareno Taddei </b><b>Award</b></div>
<div>
to <i>Philomena </i>by Stephen Frears</div>
<div>
</div>
<div>
<br />
<b>Lanterna Magica (CGS) Award</b></div>
<div>
to<i> L’intrepido </i>by Gianni Amelio</div>
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<div>
<br />
<b>Open </b><b>Award</b></div>
<div>
to Serena Nono<i>,</i> for the movie <i>Venezia salva</i></div>
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<div>
<br />
<b>Lina Mangiacapre Award</b></div>
<div>
to <i>Via Castellana Bandiera</i> by Emma Dante</div>
<div>
Special Mention <i>Traitors</i> by Sean Gullette</div>
<div>
and to the Femen’s activists of <i>Ukraina Ne Bordel</i> by Kitty Green</div>
<div>
</div>
<div>
<br />
<b>Mouse d'Oro Award</b></div>
<div>
Mouse d'oro for the best film of Venezia 70: <i>Philomena</i> by Stephen Frears</div>
<div>
Mouse d'argento for the best out of competition film: <i>At Berkeley</i> di Frederick Wiseman</div>
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Special Mention Mouse d’Oro to <i>Jiaoyou (Stray Dogs)</i> by Tsai Ming-liang</div>
<div>
Special Mention Mouse d’Argento to <i>Die andere heimat – Cronik einer sehnsucht</i> by Edgar Reitz.</div>
<div>
</div>
<div>
<br />
<b>UK-ITALY Creative Industries Award – Best Innovative Budget</b></div>
<div>
to <i>Il terzo tempo </i>by Enrico Maria Artale</div>
<div>
<i>Medeas </i>by Andrea Pallaoro</div>
<div>
<i>Kush </i>by Shubhashish Bhutiani</div>
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</div>
<div>
<br />
<b>Gillo Pontecorvo Award – Arcobaleno Latino</b></div>
<div>
Best romance language movie to <i>Con il fiato sospeso </i>by Costanza Quatriglio</div>
<div>
Gillo Pontecorvo Award – Arte e Industria to <i>Walter Veltroni</i></div>
<div>
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<div>
<br />
<b>Young Jury Members of the Vittorio Veneto Film Festival</b></div>
<div>
to <i>Philomena </i>by Stephen Frears</div>
<div>
Special Mention for a debut film to <i>Via Castellana Bandiera</i></div>
<div>
</div>
<div>
<br />
<b>“Civitas Vitae prossima” Award</b></div>
<div>
to <i>Still Life </i>by Uberto Pasolini</div>
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</div>
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<br />
<b>Green Drop Award</b></div>
<div>
to <i>Ana Arabia </i>by Amos Gitai</div>
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</div>
<div>
<br />
<b>Soundtrack Stars Award</b></div>
<div>
Best Soundtrack Award to <i>Via Castellana Bandiera </i>by Emma Dante</div>
<div>
Special Mention for Best Contemporary Actor to <i>Ryuchi Sakamoto</i></div>
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</div>
<div>
<br />
<b>Schermi di Qualità Award</b></div>
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to <i>Zoran, il mio nipote scemo</i> by Matteo Oleotto</div>
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</div>
<div>
<br />
<b>Ambiente WWF Award</b></div>
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to <i>Amazonia </i>by Thierry Ragobert</div>
<div>
</div>
<div>
<br />
<b>RaroVideo – International Critics’ Week Award</b></div>
<div>
to <i>Zoran, il mio nipote scemo</i> by Matteo Oleotto</div>
<div>
</div>
<div>
<br />
<b>Europa Cinemas Label Award</b></div>
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Best European Movie from the Giornate degli Autori – Venice Days to <i>La belle vie </i>by Jean Denizot</div>
<div>
Special Mention to: <i>Alienation </i>by Milko Lazarov</div>
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<div>
<br />
<b>Fedeora Awards</b></div>
<div>
<i>Giornate degli Autori – Venice Days</i></div>
<div>
Best Film: <i>Bethlehem </i>by Yuval Adler</div>
<div>
Best director of a debut film to Milko Lazarov for <i>Alienation</i></div>
<div>
Special Mention to <i>La belle vie </i>by Jean Denizot</div>
<div>
</div>
<div>
<i>Settimana Internazionale della Critica – Venice International Film Critics Week</i></div>
<div>
Best Film: <i>Class Enemy </i>by Rok Bicek</div>
<div>
Award for Best Cinematography: Inti Briones for <i>Las Niñas Quispe</i> by Sebastián Sepúlveda</div>
<div>
Special Mention to Giuseppe Battiston, actor in the movie <i>Zoran, il mio nipote scemo</i> by Matteo Oleotto</div>
<div>
Special Mention to Anna Odell for complete author’s work in the film <i>The Reunion</i></div>
<div>
</div>
<div>
<i>Venezia 70</i></div>
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Award for Best Euro-Mediterranean film: <i>Miss Violence </i>by Alexandros Avranas</div>
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<br />
<b>Bianchi Award</b></div>
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to <i>Enzo d’Aló</i></div>
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<br />
<b>INTERFILM Award for Promoting Interreligious Dialogue</b></div>
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to <i>Philomena </i>by Stephen Frears<br />
<br />
<br /></div>
Sebastianhttp://www.blogger.com/profile/15211216257030055459noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7929697129908610901.post-82800809435711426892013-09-06T14:40:00.003-07:002013-09-06T14:41:58.987-07:00Le dernier film de Tsai Ming-liang à la Mostra L'article de Frank Nouchi, dans le Monde du 6 septembre :<br />
<br />
<b>A la Mostra de Venise, «Stray Dogs», du maître taïwanais, submerge par sa beauté hypnotique</b><br />
<br />
Il pleut à torrents. Un véritable déluge. Les arbres ploient sous la force du vent. Dans la nuit,un homme éprouve les pires difficultés à conduire ses deux enfants vers une barque amarrée en contrebas. Il les agrippe, tente de les faire monter à bord, quand une vieille femme vient à leur rescousse. Nichée au coeur de Stray Dogs, le nouveau film de Tsai Ming-liang, présenté mercredi 4 septembre en compétition à Venise, cette séquence, l’une des plus belles qu’il nous ait été donné de voir au cours de cette 70e Mostra, fait penser à un passage fameux de La Nuit du chasseur, lorsque le frère et la soeur, aux prises avec Robert Mitchum, parviennent à s’échapper sur un bateau.<br />
<br />
Pour autant, Stray Dogs n’est pas un remake du film de Charles Laughton. Dix-neuf ans après Vive l’amour, qui avait obtenu le Lion d’or à Venise, il s’agit d’une des oeuvres les plus épurées et radicales qu’ait jamais tournées le maître du cinéma taïwanais.<br />
<br />
Tsai Ming-liang est de retour à Taïpeh, la ville qui servit de décor à ses premiers films (Rebel of the Neon God, Vive l’amour, The River, The Hole). D’emblée, le premier plan semble interminable: assise au bord d’un lit dans lequel dorment deux enfants, une femme se coiffe. Décors magnifiques dans les gris-beige, splendeur du cadre. Pas de doute, nous sommes chez Tsai Ming-liang.<br />
<br />
Les plans s’enchaînent dans une discontinuité désarmante. Inutile de chercher une trame, une ébauche de scénario, le propos, le geste, est ailleurs, aux confins du cinéma, de l’installation artistique et de la photographie. Cinéaste sensoriel – il convoque tous nos sens y compris l’odorat et le goût –, Tsai Ming Liang se fait cinéaste de la temporalité. Les plans, plus beaux les uns que les autres – un simple rayon de supermarché se transforme par la magie de sa caméra en une photo animée d’Andreas Gursky –, durent ce que dure l’action qui s’y déroule. Un homme mange une cuisse de poulet ? La séquence durera le temps qu’il lui faut pour avaler ce qu’il y a dans son assiette.<br />
<br />
Au début, cela peut dérouter. Et puis, pour peu que l’on se laisse submerger par la beauté hypnotique des images et la précision inouïe du son, l’expérience cinématographique commence à prendre tout son sens. Ce père qui vit seul avec ses deux enfants dans des habitations de fortune, qu’a-t-il d’autre à faire sinon manger, dormir, pisser et errer sans fin dans les rues de Taïpeh ? Au mépris de toute forme de structure narrative, Tsai Ming liang choisit de filmer cette détresse pour finalement la transcender en oeuvre d’art. Et quand enfin arrive le dernier plan – près de 20 minutes fascinantes durant lesquelles un homme et une femme observent en silence une peinture murale –, on se dit que, pour la première fois peut-être au cinéma, le temps vient de s’arrêter.<br />
[...]<br />
<br />
Franck Nouchi<br />
<br />Sebastianhttp://www.blogger.com/profile/15211216257030055459noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7929697129908610901.post-25090539454541307002013-09-03T09:12:00.002-07:002013-09-03T10:27:07.975-07:00"Le vent se lève" d'Hayao Miyazaki à la Mostra<h1 class="tt32" itemprop="Headline">
<span style="font-size: large;"><span style="font-weight: normal;">Hayao Miyazaki arrête le cinéma</span></span></h1>
<h1 class="tt32" itemprop="Headline">
<span style="font-size: large;"><span style="font-weight: normal;"><span style="font-size: small;">Article de Frank Nouchi dans Le monde :</span></span></span></h1>
Le maître du film d'animation japonais Hayao Miyazaki a annoncé qu'il prendra sa retraite du cinéma <a href="http://www.lemonde.fr/culture/article/2013/07/26/les-cineastes-anglo-saxons-se-taillent-la-part-du-lion-a-la-70e-mostra-de-venise_3454145_3246.html">après la Mostra de Venise</a> où son dernier film, <i>Kaze Tachinu</i> ("Le vent se lève") est en compétition pour le Lion d'or, a annoncé dimanche 1<sup>er</sup> septembre à Venise le président des studios japonais Ghibli, Koji Hoshino. Le réalisateur de 72 ans, qui n'a pas pu se rendre au festival du film de Venise cette année, donnera une conférence de presse prochainement à Tokyo.<br />
<br />
<i><a class="lien_interne" href="http://www.lemonde.fr/sujet/c51c/kaze-tachinu.html" style="cursor: text; text-decoration: none;" target="_blank">Kaze Tachinu</a></i>, son onzième long-métrage, applaudi à l'issue de sa projection à la Mostra, est déjà sorti cet été au Japon, où <i>"il rencontre un très grand succès"</i>
selon M. Hoshino. Il est programmé début 2014 en France. Il raconte la
vie d'un ingénieur aéronautique qui a réellement existé, Jiro Horikoshi,
concepteur de l'avion de chasse Mitsubishi "Zéro", porte-étendard de l'armée de l'air japonaise durant la seconde guerre mondiale.<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<object class="BLOGGER-youtube-video" classid="clsid:D27CDB6E-AE6D-11cf-96B8-444553540000" codebase="http://download.macromedia.com/pub/shockwave/cabs/flash/swflash.cab#version=6,0,40,0" data-thumbnail-src="http://img.youtube.com/vi/E5dB_9dW2SQ/0.jpg" height="266" width="320"><param name="movie" value="http://youtube.googleapis.com/v/E5dB_9dW2SQ&source=uds" /><param name="bgcolor" value="#FFFFFF" /><param name="allowFullScreen" value="true" /><embed width="320" height="266" src="http://youtube.googleapis.com/v/E5dB_9dW2SQ&source=uds" type="application/x-shockwave-flash" allowfullscreen="true"></embed></object></div>
<br />
<br />
Enfant, Jiro rêve de voler et de dessiner des avions inspirés de ceux du concepteur italien Italo Caproni. Ne pouvant devenir
pilote en raison de sa myopie, il rejoint la division aéronautique
d'une célèbre multinationale en 1927 et devient l'un des concepteurs
d'avions les plus brillants du monde. Il tombe amoureux de Nahoko, une
jeune femme dont il a croisé la destinée adolescent en lui sauvant la
vie.<br />
<br />
Prenant appui sur la vie de son héros, Hayao Miyazaki, qui s'est inspiré d'un roman de l'écrivain japonais Tatsuo Hori,
déroule, en deux heures de temps, tout un pan de l'histoire de son pays
: le tremblement de terre de Kanto en 1923, la grande dépression,
l'épidémie de tuberculose et le basculement progressif du Japon dans le
conflit de 39-45.<br />
<br />
Couronné par un Lion d'or à Venise en 2005 pour l'ensemble de sa carrière, le père de <i>Mon voisin Totoro</i>, <i>Princesse Mononoke</i>, <i>Le Voyage de Chihiro</i> ou <i>Ponyo</i> a reçu de nombreuses récompenses dont l'Oscar du meilleur film animé en 2003 pour <i>Le Voyage de Chihiro</i>, œuvre qui avait déjà été honorée deux ans plus tôt d'un Ours d'or à Berlin.<br />
<br />
<br />Sebastianhttp://www.blogger.com/profile/15211216257030055459noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7929697129908610901.post-54946071245830098512013-09-03T07:55:00.002-07:002013-09-03T10:30:33.118-07:00Succès de "Tom à la ferme" à la Mostra<br />
<header>
<h1>
</h1>
</header>
<br />
<div class="specs">
Article dans <a href="http://www.ledevoir.com/culture/cinema/386491/le-dernier-xavier-dolan-frappe-fort-a-venise?utm_source=infolettre-2013-09-03&utm_medium=email&utm_campaign=infolettre-quotidienne" target="_blank">Le Devoir de Montréal</a> sur le dernier film de Xavier Dolan. </div>
<div class="specs">
</div>
<div class="specs">
3 septembre 2013<span class="splitter"></span><a href="http://www.ledevoir.com/auteur/le-devoir"> </a></div>
<br />
Le jeune réalisateur québécois Xavier Dolan a frappé très fort
avec son quatrième long métrage, Tom à la ferme, thriller psychologique
décoiffant, en compétition lundi à Venise, qu’il qualifie aussi d’«
histoire d’amour entre rat des villes et rat des champs ». Douze minutes
d’ovation. Du rarement vu là-bas. Le film, adapté de la pièce de
théâtre du même nom de Michel Marc Bouchard, a séduit les critiques et
pourrait bien ravir aussi le jury présidé par Bernardo Bertolucci, qui
remettra le lion d’or samedi.<br />
<br />
« Si le coup de force transfigurateur du récit manque un instant de nous
perdre et si pareille mutation forcenée ne s’effectue pas sans quelques
maladresses et traits de mise en scène appuyés, l’emportent surtout le
culot et la séduction étranges qui nourrissent en Tom à la ferme l’un
des films les plus singuliers de cette Mostra », écrit Julien Gester
dans Libération.<br />
<br />
« Tom à la ferme, un thriller psychologique du meilleur cru, présenté en
compétition, confirme le talent du réalisateur canadien Xavier Dolan,
peut-on lire dans Le Monde sous la plume de Franck Nouchi. Ce pourrait
donc être un film de Dolan de plus s’il n’avait décidé de s’attaquer à
un genre majeur du cinéma : le thriller hitchcockien. »<br />
<br />
« C’est un thriller psychologique, mais c’est aussi une histoire sur le
deuil amoureux et une histoire d’amour entre trois individus, même si la
manière dont ils la vivent peut paraître étrange », explique pour sa
part Xavier Dolan.<br />
<br />Sebastianhttp://www.blogger.com/profile/15211216257030055459noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7929697129908610901.post-43569326505383788212013-08-30T10:55:00.001-07:002013-08-30T10:55:27.228-07:00Au Lido, la Mostra a commencéExtraits d'un article de Frank Nouchi dans le Monde du 30 août :<br />
<br />
<b>Pour l’ouverture du festival, un flirt et une catastrophe en apesanteur</b><br />
Un thriller spatial en 3D et soixante-dix courts-métrages d’une minute et demie maximum réalisés par 70 réalisateurs du monde entier, le public de la cérémonie d’ouverture de la 70e Mostra de Venise aura été gâté. D’autant que les stars– Sandra Bullock, George Clooney – avaient répondu présent, se livrant à une interminable séance d’autographes.<br />
<br />
Gravity, le film d’Alfonso Cuaron raconte l’histoire de deux astronautes qui doivent accomplir une sortie dans l’espace. Il y a là le docteur Ryan Stone (Sandra Bullock), dont c’est la première mission, et Matt Kowalsky (George Clooney), un vétéran de l’espace. Tout va bien jusqu’au moment où une pluie de projectiles détruit totalement la station spatiale. Voilà nos deux astronautes livrés à eux-mêmesdans l’immensité de l’espace, à la recherche d’une hypothétique station spatiale russe ou chinoise, qui aurait la bonne idée de passer par là… Inutile d’en dire davantage, Gravity est un film à suspense. <br />
<br />
La 3D aidant, le spectateur aura la sensation tout à fait agréable, du moins au début, avant que les éléments se déchaînent, de, lui aussi, flotter dans l’espace. C’est beau, c’est fluide, c’est même rigolo de se retrouver ainsi convié à cette conversation spatiale entre trois personnes – les astronautes et leur superviseur resté à Houston. Même en apesanteur au-dessus de la terre, Clooney reste Clooney et ne peut s’empêcher de faire du gringue à la très sérieuse Sandra Bullock. Evidemment, après, tout se gâte, et pour rien au monde on n’aimerait se retrouver en pareille posture. Il n’y a guère que ce diable de Kowalsky pour trouver le temps d’admirer un lever de soleil sur le Gange alors même qu’il est en totale perdition.... <br />
<br />
What else? Du bon et du moins bon parmi les courts-métrages du programme Venezia 70 Future Reloaded. Du très bon avec un remake de l’arroseur arrosé imaginé par Abbas Kiarostami. De l’émouvant avec le président du jury, Bernardo Bertolucci, sur une chaise roulante de handicapé arpentant les pavés sur fond de Je chante, de Charles Trenet.<br />
<br />
Le prix de la marginalité<br />
<br />
La commande du maître des lieux, Alberto Barbera, était des plus simples: rendre hommage à la Mostra et réfléchir au futur du cinéma. Quelque 70 cinéastes, parmi lesquels de nombreuses pointures (Atom Egoyan, Amos Gitaï, Monte Hellman, Hong Sang-soo, Jia Zangke, Ermanno Olmi, Jean- Marie Straub, Apichatpong Weerasethakul, etc.), y ont répondu avec plus ou moins de bonheur. Question de temps et d’argent sans doute. Catherine Breillat le soulignait dans sa contribution: «Le cinéma est l’art qui est le plus dépendant de l’argent. L’argent est hermaphrodite, il veut se reproduire lui-même. Peu lui importe le rayonnement.»...<br />
<br />
<br />
<br />
<br />Sebastianhttp://www.blogger.com/profile/15211216257030055459noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7929697129908610901.post-4236107629260356282013-08-27T06:15:00.000-07:002013-08-27T06:16:21.209-07:0070 Directors for Venice 70<a href="http://www.labiennale.org/img_din/logo%20ve70.gif" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"></a><a href="http://www.labiennale.org/img_din/logo%20ve70.gif" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="http://www.labiennale.org/img_din/logo%20ve70.gif" /></a><br />
Voici La page qui liste les noms des 70 cinéastes invités à présenter un court film entre 60 et 90 secondes, dans le cadre du projet de cette année, intitulé <a href="http://www.labiennale.org/en/cinema/history/" target="_blank"><b>Venezia 70 Future reloaded</b></a><br />
<br />
Il y a des jeunes et des vieux, des talents confirmés et des nouvelles recrues. La Mostra, elle, ne vieillit pas:<br />
<br />
<a href="http://www.labiennale.org/en/cinema/history/directors/index.html" target="_blank">Tous les films seront présentés demain soir lors de l'ouverture de la 70e Mostra</a><br />
<br />
<br />Sebastianhttp://www.blogger.com/profile/15211216257030055459noreply@blogger.com0